Un numéro de Rolling Stones, les Beatles en photo, trois guitares sur leur trépied, et un piano : nous sommes à Hollywood, dans le salon de Vanessa Atlan, artiste de profession. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le musicien, c’est son mari. Son dada à elle, c’est la photographie, l’écriture, et le dessin. « J’ai commencé toute jeune, vers 12-13 ans, avec ma grand-mère, peintre», nous explique-t-elle. « Je faisais des dessins, que j’illustrais avec de la poésie. » La photographie, elle l’a découverte peu après, en partie grâce à son père, photographe, et sa mère styliste : « Je suis d’une famille d’artistes », nous dit elle en souriant.
La famille est justement l’un des sujets chers à Vanessa Atlan; cet attachement transparaît en particulier dans « la famiglia », nom donné à l’une des photos de sa toute première exposition, organisée en 2004, à Sète. Originaire de Paris, mais élevée en partie dans le Sud par sa grand-mère d’origine italienne, elle se définit comme une méditerranéenne de cœur : la plage et la mer, la famille omniprésente, l’animation des rues, le linge aux fenêtres, les rires, les engueulades que l’on oublie aussitôt… Ces souvenirs et sensations d’autrefois ont formé l’esthétique de ses premières séries photographiques, et la poussent à voyager, en Espagne et à Naples, en particulier : en 2007, elle publie un livre de photos consacré à la ville italienne et ses habitants.
Plus que tout, Vanessa est fascinée par les histoires et les secrets : dans les rues de Naples ou Paris, son œil est attiré par le mystère, et ses photos capturent des moments de vie et des personnages, réels ou imaginés. Sa série Lucie B., exposée à Barcelone en 2009, met en scène à la façon « roman-photo » le destin tragique d’une héroïne que l’on imagine actrice ou chanteuse de cabaret. Vanessa Atlan habille ses clichés et dessins de titres parfois énigmatiques, et agrémente toujours ses oeuvres d’une touche de poésie.
Arrivée à Los Angeles en 2009, elle continue de parcourir les rues, à la recherche d’histoires à capturer. La musique vient alors prendre une place prépondérante dans son art, comme si Vanessa voulait accompagner ses créations de bandes originales. Armée de son appareil photo Rolleiflex, l’artiste s’invente un univers de pochettes d’albums au style rétro que l’on pourrait croire pop-rock, soul ou électro. Ainsi naît sa série «Wonderland Stereo », nom aussi donné à sa première exposition hollywoodienne, et qui, selon Vanessa, traduit sa vision de l’Amérique et du rêve américain.
Inauguration: 20 janvier de 5:30 pm à 8:30 pm.
Pacific Design Center – 8687 Melrose Ave # G102- Blue Building, Second Floor, West Hollywood, CA 90069.
Plus d’informations sur l’expo Wonderland Stereo.
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