Il réunit généralement plus de 50 000 coureurs du monde entier le premier dimanche de novembre. Cette année, le célèbre marathon de New York a logiquement été annulé en raison de l’épidémie de la Covid-19, mais de nombreux Français ont malgré tout décidé d’enfiler leurs baskets.
C’est le cas de Marie de Foucaud, Agathe Louvet et Alain Bernard. Les trois amis ont déjà couru le marathon de New York par le passé au profit de The Bowery Mission. L’association, qui existe depuis 140 ans, offre une assistance et un accompagnement à la réinsertion des personnes sans domicile fixe. “C’est Alain Bernard qui a découvert l’association. Ça fait plusieurs années que je suis bénévole avec plusieurs autres Français”, explique Marie de Foucaud, cadre dans une entreprise de consulting. “Ils ont eu de gros besoins pendant le confinement avec un manque d’effectif et de nouvelles personnes à aider. J’allais deux fois par semaine servir des repas, mais ça ne suffit pas. Avec l’annulation du marathon, l’association a plus que jamais besoin de fonds en ce moment”. Face à cette situation, les trois amis ont décidé de courir ensemble dimanche 1er novembre et de lever 50 000$. “On va se retrouver devant le centre historique de The Bowery Mission, dans le Lower East Side. On commencera par du volontariat en servant des petits-déjeuners, et ensuite on sera une 20aine de coureurs pour un semi-marathon jusqu’à Central Park”, détaille Marie de Foucaud. A ce jour, le groupe a déjà réussi à lever plus de 60 000$. Il est toujours possible de contribuer sur ce lien.
Annabella Espina aurait dû courir son huitième marathon new-yorkais cette année. Cette Franco-vénézuélienne de 42 ans fait partie de l’association New York Road Runners (NYRR) depuis 2012, qui lève des fonds en faveur des jeunes les plus démunis à travers le programme “Team for Kids”. Mais la coureuse a quand même pris part à une course “virtuelle” le samedi 24 octobre avec des amis français. “Nous avions du 17 octobre au 1er novembre pour lever 500$ par personne et pour aller courir seule ou en petit groupe un marathon complet”, raconte-t-elle. “Ensuite, on devait envoyer nos résultats sur l’application de course Strava qui dispose de nos coordonnées GPS”. Grâce à l’organisation de ce marathon “virtuel”, NYRR a réussi à lever 112 000$. Chaque participant s’est également vu promettre une place pour le marathon de New York de 2021 ou 2022, en fonction des disponibilités. “C’est un fonctionnement gagnant-gagnant qui nous permet de faire une bonne oeuvre et de pouvoir nous assurer une place aux prochaines courses en même temps”, résume Annabella Espina.
Dans la même idée, l’association Achilles International, qui organise des entraînements et des courses pour les personnes handicapées dans plusieurs pays et villes du monde, organise cette année “The Achilles Cup” du 24 septembre au 16 novembre. “Chaque participant valide court avec un handicapé en binôme, ou la personne handicapée peut courir seule si elle le peut. Elle rentre ensuite ses coordonnées GPS sur le site, qui sont comptabilisées et ajoutées à un classement par ville”, explique Charles-Edouard Catherine, coureur français non-voyant et membre du club à New York. L’Australie domine pour l’instant ce classement amical devant Houston et Philadelphie. New York arrive en huitième position, mais l’essentiel est bien ailleurs. “C’est une population vulnérable, dont beaucoup ont perdu leur emploi à cause de la Covid”, raconte Charles-Edouard Catherine. “Ce sont aussi des gens qui dépendent souvent de services à la personne, qui ont manqué pendant le confinement. Avec ce type d’initiatives, Achilles fait tout pour essayer de maintenir ce lien social”.