Alors que la Miami Art Week bat son plein, le Museum of Graffiti ouvre ses portes au coeur de Wynwood, le quartier du street art de la ville. L’inauguration du musée entièrement dédié à l’histoire de cet art urbain aura lieu le jeudi 5 décembre.
Niché à proximité des célèbres Wynwood Walls, jardins abritant galeries d’art et fameux murs sur lesquels viennent s’exprimer de nombreux street artistes, le Museum of Graffiti a été créé à l’initiative du conservateur et graffeur de renom Alan Ket et de la femme d’affaires Allison Freidin. « Nous voulons montrer comment le graffiti a transformé certains quartiers industriels somnolents en destinations touristiques incontournables, explique la co-fondatrice. Et surtout rendre hommage aux graffeurs qui, malgré les difficultés, ont persévéré dans cette voie permettant ainsi au graffiti de devenir l’un des mouvements artistiques les plus populaires de la seconde moitié du XXème siècle ».
Comprenant une salle d’exposition permanente et deux espaces d’accrochages temporaires, le Museum of Graffiti présente des peintures, sculptures ou encore installations interactives permettant aux visiteurs de voyager à travers le temps et d’en apprendre davantage sur le développement de cet art urbain qui a pris son essor dans les rues new-yorkaises au début des années 1970.
« À l’époque, nous étions sévèrement réprimés car le graffiti a longtemps été considéré comme du vandalisme », se souvient l’artiste franco-américain John Andrew Perello, plus connu sous le nom de JonOne, l’un des pionniers de ce mouvement artistique. « Le graffiti est pour moi une véritable liberté d’expression qui me permet de transmettre du bonheur, de l’énergie et de la joie de vivre », souligne le Parisien d’adoption qui accueille avec satisfaction l’ouverture du musée. « Alors qu’on nous a longtemps tourné le dos, c’est une fierté de voir que l’image du graffiti a évolué dans le bon sens. Cela permettra aussi de démocratiser davantage notre art ».
JonOne sera ainsi représenté au sein du Museum of Graffiti aux côtés d’autres spécialistes de la discipline comme les New-yorkais Sonic et Dondi White ou encore les artistes miaméens Abstrk et Rasterms. L’exposition inaugurale intitulée « Negative Space » mettra par ailleurs en lumière les oeuvres du Néerlandais Niels Shoe Meulman, spécialiste du calligraffiti, une forme d’art combinant calligraphie, typographie et graffiti.