C’est dans l’usine de son grand-père à Bordeaux que le projet de cette ancienne étudiante aux Arts Déco est né. Autour d’elle des moteurs défectueux et des machines à polir, poncer, souder. Un coup de coeur puis une idée: redonner une seconde vie à ces matériaux industriels en les transformant en lampe.Un pari audacieux pour la jeune fille au visage poupon qui s’était auparavant lancée dans le textile et se destinait à davantage travailler dans des bureaux de mode qu’au milieu d’ouvriers.
Et Marine Breynaert n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis. Du début jusqu’à la fin, elle officie seule: sélection des pièces défectueuses, démontage et nettoyage des moteurs avant leur remise en état. “J’ai appris à apprivoiser le métal. C’est un matériau subtil et compliqué à travailler. Il y a tellement d’alliages différents qu’on ne sait jamais sur quoi on va tomber, surtout quand on fait de la récupération”.
Après être passées entre les doigts de Marine, les pièces d’acier perdent de leur austérité et trouvent des courbes architecturales d’une étonnante délicatesse. Les formes arrondies donnent aux lampes une silhouette féminine, d’autant plus renforcées par les abat-jours dont le côté grillagé rappelle la texture des collants résille. La designer met un point d’honneur à ne pas altérer l’authenticité des pièces qu’elle récupère, un devoir de sincérité qu’elle admet retrouver aussi dans sa personnalité.
Les créations de Marine Breynaert sont de celles qui ne peuvent laisser indifférent tant le résultat obtenu avec de tels matériaux est étonnant. Le contraste entre l’aspect brut des pièces et la douceur générale de l’objet intrigue et invite le visiteur à jouer avec les parties du pied dont certaines tournent. Un ludisme qui se manifeste également dans l’approche qu’a Marine de son travail : “Redonner vie à des objets m’amuse. C’est ce qui m’a guidé au début. Je trouve ça très amusant de transformer des matériaux voués à être jeter . C’est ludique et techniquement, il y a un vrai challenge. “
Ses créations vont de 400$ à 5000$ et dans sa clientèle se trouvent aussi bien des amateurs d’art contemporain que des collectionneurs plus classiques, car les lampes surprennent ici encore en s’adaptant à des intérieurs très divers. À la fois rétro et modernes, nul doute que ces lampes vont aussi conquérir le coeur des New-Yorkais. Prochaine étape : Beyrouth.
Lampes Marine Breynaert
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