“L’idée est de faire du Trophée des Champions le fer de lance de notre développement international”. Redha Chibani, responsable du développement international de la Ligue de Football Professionnel (LFP) est en mission: vendre le foot français à l’international.
Après Brest, Tours, Amiens ou Sochaux, le Trophée des Champions s’expatrie depuis maintenant quatre ans. Après Montréal en 2009, Tunis en 2010 et Tanger en 2011, c’est New York qui hébergera l’édition 2012 de cette compétition, qui oppose le vainqueur de la Coupe de France à celui du championnat, en l’occurence Lyon et Montpellier. La confrontation aura lieu le 28 juillet, à 15h locales au Red Bull Arena dans le New Jersey, l’antre de Thierry Henry et des New York Red Bulls. « Nous souhaitons exporter notre football », indique M. Chibani, qui était en déplacement à New York et Philadelphie la semaine dernière. « Et le Trophée des Champions est désormais complètement intégré à notre politique internationale. »
Cette année compte une nouveauté. Pour la première fois, la coupe des coupes française n’aura pas lieu dans un pays francophone. “Un gros challenge” d’organisation et de remplissage du stade. Alors pourquoi New York ? “Le football se développe aujourd’hui dans deux parties du monde : les États-Unis et l’Asie du sud est”, explique Redha Chibani. Et puis, à New York, il y a Thierry Henry. “Il a joué dans notre décision”, reconnaît le représentant de la LFP, qui ne sait pas si le joueur français sera présent au match.
Lyon et Montpellier profiteront de leur venue aux États-Unis pour effectuer quelques matches amicaux, au même titre que le PSG, qui jouera contre Chelsea au Yankee Stadium du Bronx le 22 juillet. “Trois clubs français aux États-Unis en pré-saison, c’est déjà une victoire”, se félicite M. Chibani.
“Ca va être bestial”
Mais la vraie victoire serait de remplir les 25 000 places du Red Bull Arena le 28 juillet. “En terme de notoriété, un PSG-Lyon aurait été mieux. Montpellier, c’est plus compliqué à vendre.” Pourtant, selon la LFP, le Trophée des Champions a une grande force : “C’est un match officiel.” Et un match officiel, ça intéresse les médias. En plus d’une diffusion en France, où il sera 21h au moment du coup d’envoi, le match sera retransmis aux États-Unis sur NBC Sports et MST. Ce qui pour les organisateurs “est déjà une très belle réussite”.
Reste toutefois à savoir combien de spectateurs américains, dans le stade ou devant la télé, seront intéressés par un match de foot français. Pas beaucoup, à en croire Jack Bell, journaliste sportif au New York Times. “Même si Montpellier et Lyon sont des équipes de qualité avec quelques très bons joueurs, le championnat de France n’est pas très connu aux États-Unis“, explique-t-il. Pour lui, le match, bien qu’officiel, sera donc “difficile à vendre“. Même à la télé, l’audimat risque de manquer, “simplement parce que NBC Sports Network est une nouvelle chaîne encore mal distribuée sur les réseaux câblés“. Le seul atout du match réside en fait dans l’attrait que pourraient apporter quelques joueurs, comme Hugo Lloris ou Kim Kallström. “Je considère que la qualité du football français est un secret bien gardé et que la LFP doit en faire beaucoup, beaucoup plus pour faire passer le mot.”
Autre obstacle en vue, selon le journaliste : “Le Trophée des Champions se jouera un samedi après-midi, à la fin de juillet, et les joueurs ne connaissent pas le climat chaud et humide de la ville. Ça va être bestial !“, s’amuse-t-il déjà.
En attendant, la LFP souhaite persévérer dans son internationalisation, et pense déjà aux prochaines destinations. “Rio, Londres, Pékin…”. Le foot français se joue désormais à l’extérieur.
Photo match OL-Montpellier, 27 août 2011, R. Mouillaud / Le Progrès