Qui dit mieux: Emile Servan-Schreiber peut revendiquer trois générations d’americanophiles dans sa famille. On le sait moins que pour son père, dit-il “mais mon grand-père Emile, le fondateur des Echos, a fait un de ses premiers reportages en Amérique et en a tiré un ouvrage titré L’Exemple américain”. Puis il y eut bien sûr son père, Jean-Jacques Servan-Schreiber, le fondateur de l’Express et auteur d’un livre au retentissement immense, Le défi américain, en 1967. “Une des origines de ce livre, c’est le choc qu’il a vécu lorsqu’à 18 ans il a rejoint la France Libre et est parti en Amérique pour être formé par l’US Air Force (NDLR: la guerre finira avant la fin de sa formation), raconte son fils. Il a eu là la révélation de l’efficacité, de la modernité, du pragmatisme américains”.
Son choc à lui, Emile Servan-Schreiber explique l’avoir vécu à 18 ans, lorsqu’il arriva en Californie pour y faire des études d’informatique. “J’étais un élève moyen en France et tout à coup j’ai découvert un monde où je me suis révélé, ai pu étudier au côté de Prix Nobel…” S’il est aujourd’hui installé à Paris, il a fait l’essentiel de sa carrière professionnelle côté américain. Il compte bien faire de cette histoire personnelle un argument dans la campagne dans laquelle il se lance, à 49 ans, sans expérience politique: “Bien des Français installés ici ont des histoires comme ça, où ils ont pu se libérer des carcans français en venant ici”.
Alors que la double-nationalité est attaquée en France, il porte la sienne en bandoulière: “J’ai pris la citoyenneté américaine en 1993, c’était une décision personnelle et très importante. C’est le pays qui m’a permis d’être moi, de réussir”. S’il est élu à l’Assemblée Nationale, dit-il “je serai le premier député français de nationalité américaine depuis Thomas Paine (élu député à la Convention en 1792)…”
Son nom sera aussi un avantage, il le concède: “Je compte sur la “name recognition”, confie-t-il, pour se démarquer des -nombreux- autres candidats lancés dans cette campagne. Pourtant, assure-t-il, “jusque là, l’exemple de mon père me conduisait plutôt à vouloir rester éloigné de la politique. J’ai vu qu’on pouvait perdre beaucoup, y-compris beaucoup d’argent”. Devenu député dans les années 1970, JJSS ne parvint jamais à avoir sur la scène politique l’influence qu’il eut à la tête de l’Express. Mais de ce parcours paternel contrasté, Emile Servan-Schreiber ne veut garder une leçon: les idées comptent, et celles défendues par son père à l’Express “ont profondément modifié la France.”
C’est donc d’idées qu’il veut parler dans cette campagne, balayant d’une main ce qu’il appelle “la campagne très clientéliste” de ses adversaires. “Franchement, dit-il, on ne peut pas dire qu’on ne veut pas être taxé en France et en même temps demander sans cesse des avantages de l’Etat français. Les Français d’Amérique ont des problèmes quotidiens importants, mais il y a déjà un organisme, l’Assemblée des Français de l’étranger qui travaille sur ces questions. Le rôle du député sera d’aider l’AFE à se faire entendre”. Refusant de voir ce nouveau député comme un “maire des Français d’Amérique“, il affiche de bien plus hautes ambitions: “Les autres candidats n’ont pas compris le rôle considérable que peut avoir un député d’Amérique du Nord, il peut être la voix de la modernité, l’Oncle d’Amérique qui souligne ce qui doit changer en France”.
Hémicycle virtuel
Co-fondateur d’une société franco-américaine spécialisée dans “l’intelligence collective”, il promet de renouer le lien de confiance entre élus et électeurs grâce à la technologie. “Nous allons créer un hémicycle virtuel, une plateforme internet, qui permettra d’utiliser l’intelligence collective de tous ces Français installés ici, qui ne sont pas les plus mauvais! Et ainsi on va réinventer la politique”. En commençant par la droite: c’est dans ce camp qu’il affirme se situer, mais, dit-il, “une droite centriste, humaniste, non idéologique”. Après la présidentielle, prédit-il, “l’UMP va exploser et il faudra reconstruire la droite avec un pôle centriste fort”. Et espère-t-il, un accent américain…
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