“Timbuktu” a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Déprogrammé puis reprogrammé à Villiers-Sur-Marne, sa sortie aux Etats-Unis, elle, est bel et bien prévue pour le 28 janvier (voir les dates ci-contre).
Ce film d’Abderrahmane Sissako fut récemment nominé aux Oscars, dans la catégorie du meilleur film étranger. L’histoire se passe dans le nord du Mali (où sa projection n’a d’ailleurs pas été autorisée). Dans un petit village, les habitants doivent se plier aux règles d’un petit groupe d’islamistes radicaux qui font régner “la loi de Dieu”.
Dans ce quotidien plein d’interdits, femmes, hommes et enfants tentent de vivre le plus normalement possible. Le ballon leur est confisqué parce qu’on ne doit plus jouer au foot ? Qu’à cela ne tienne, ils joueront sans.
En dehors du village, vivent Kidane et sa petite famille. Ils mènent une vie paisible, occupée par leur troupeau de vaches. Jusqu’au jour où l’une d’entre elles se fait assassiner…
En dépit de quelques lenteurs, Abderrahmane Sissako signe ici un film touchant, puissant. A travers ses personnages, il propose une réflexion sur l’intégrisme islamique et sa compatibilité avec le Coran. Il dénonce aussi l’absurdité de certaines règles imposées au nom de la Charia.
Le réalisateur insiste aussi avec force sur la place des femmes dans une telle “dictature”. Mariées de force, épiées, condamnées à porter en permanence le voile, des gants et des chaussettes, celles-ci sont peu à peu privées de toutes leurs libertés.