Il y a quatre ans, Fabrice Jaumont avait proposé d’accorder les Palmes académiques à quatre directeurs d’écoles new-yorkaises ayant lancé un programme bilingue. Aujourd’hui, c’est à son tour de recevoir cette distinction accordée aux éducateurs d’exception.
L’attaché éducatif et linguistique des Services culturels de l’Ambassade de France sera décoré ce 23 avril par le conseiller culturel Antonin Baudry. Il sera sacré “chevalier”, l’un des trois grades de cette décoration créée par Napoléon et qui compte parmi ses récipiendaires Marcel Pagnol, Léopold Sedar Senghor et Théodore Monod. “Je ne peux pas dire que je suis mécontent, dit-il. C’est symbolique. Ca veut dire que le message passe en haut-lieu“.
Le message, c’est celui de la promotion du bilinguisme dans les écoles publiques new-yorkaises. “Linguiste à la base, pas diplomate“, et enseignant, Fabrice Jaumont fut le directeur de l’école franco-américaine de Boston Ecole Bilingue et a travaillé au Consulat de France local comme attaché linguistique. Arrivé aux Services culturels de l’Ambassade en 2001, à New York, il a accompagné la multiplication des programmes d’immersion français-anglais, lancés pour la plupart par des parents d’élèves face au coût élevé des frais de scolarité dans les établissements français privés de la ville et le manque de places. Il est également à l’origine du réseau social des francophones new-yorkais New York in French.
Il se décrit comme un “facilitateur” entre parents et écoles, “celui qui essaye que la mayonnaise prenne” . “Amener l’Ambassade dans ces projets les crédibilise, mais nous intervenons en deuxième ligne: le gros du boulot est fait par les parents, insiste-t-il, en parlant du lancement des programmes d’immersion. Beaucoup de ces derniers sont réunis au sein de l’association Education Française à New York (EFNY). “Il faut se mettre en ressource, en coach“. Cela veut dire: soutien matériel, rencontre avec les directeurs et organisation de séminaires pour les parents désireux de lancer des classes bilingues à l’école du coin. “Une fois que vous leur expliquez comment préparer leur argumentaire, leurs données, ils deviennent des conquistadors“.
“Que faire quand on a un enfant qui ne veut plus parler français? Ou qu’on n’a pas les moyens de le mettre dans une école française? Ce sont ces questions qui m’ont fait dire qu’il fallait faire quelque chose“, poursuit celui qui est aussi papa d’une fillette de 4 ans. Aujourd’hui, cinq écoles primaires publiques de la ville (PS 58, PS 84, PS 133, PS 110, PS 20 à la rentrée) accueillent un programme d’immersion français-anglais. Deux autres, dans l‘Upper West Side et à Brooklyn, verront le jour à la rentrée dans des “middle school”, une première. Au total, les classes bilingues, les “after-school” proposés par EFNY et les cours spécialisés de renforcement en français offerts par le programme French Heritage servent près de 2.000 élèves, selon le consulat.
Crédit photo: Jonas Cuénin
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Le connaissant depuis quelques mois à travers la letter que je reçois régulièrement, j’ai appris à apprécier toute l’ardeur, le courage et la pugnacité de ce pédagogue hors pair qui s’engage totalement dans la propagation de notre belle langue aux USA . Il permet à tant d’enfants, de jeunes et d’adultes de l’apprendre et la pratiquer avec son aide éclairée. Avec un tel ” ambassadeur”, il est sûr que celle-ci a de beaux jours devant elle. Mes encouragements à toutes celles et tous ceux qui s’emploient à la faire connaître et à l’enseigner. Une prof de français sachant les difficultés à l’enseigner à l’étranger.
Chapeau Bas ! Fier d’etre un Francais de New York ! Merci Fabrice !
Bravo surtout pour s’etre battu pendant de longues annees. Grace a lui, la culture et la langue Francaise brillent a nouveau.
Je pense qu’il n’a pas fini de faire parler de lui car il a toujours des idées géniales et innovantes pour promouvoir la langue française. Sachant s’entourer et déléguer des responsabilités à ses collaborateurs, il ne peut qu’y avoir une avancée fulgurante dans l’enseignement du français aux U.S.A. Mes encouragements aux “artisans” de notre belle langue.