C’est un évènement comme le consulat de France à New York en accueille rarement: le championnat du monde de pâté croûte.
Non, ce n’est pas une blague. C’est même très sérieux. Pendant plus deux heures, un jury composé de plusieurs poids lourds de la cuisine (dont Jacques Pepin, Ariane Daguin, Gabriel Kreuther et Daniel Boulud, président du jury) a goûté treize pâtés préparés par des charcutiers issus des quatre coins d’Amérique du nord. Verdict: Guillaume Ginther (Coq Rico) a remporté la première place, suivi d’Eric Gauthier (Ateliers & Saveurs) et Nicolas Rafa (Le District). Le Prix du Public est revenu à Jack Logue (Betony).
“Pour nous, c’est une manière de faire la promotion de la cuisine française” , souligne Arnaud Bernollin, un des quatre fondateurs de la Confrérie du Pâté Croûte, organisateur de l’événement, pas peu fier de l’engouement suscité. “Nous avons dû refuser 400 personnes” .
Ce rendez-vous des amateurs de charcuterie et de bon vin était en réalité la demi-finale des championnats du monde, dont 2016 marque la 8ème édition. Guillaume Ginther retrouvera onze autres charcutiers venus d’Europe et du Japon en finale le 5 décembre à Maison M. Chapoutier en France. “C’est très inattendu. Je participais pour le plaisir. C’était aussi l’envie de rencontrer des collègues car je ne suis arrivé à New York qu’en début d’année” , glisse Guillaume Ginther, qui a séduit le jury avec son pâté en croûte de foie gras, volaille et farce de cochon. Le chef passé par le Relais Louis XIII et les cuisines de Daniel Boulud est rodé. Au Coq Rico, le restaurant d’Antoine Westermann spécialisé dans le poulet, où il officie, le pâté-croûte serait “un best seller” .
C’est la première fois que la compétition est organisée à New York. Quatorze charcutiers étaient en compétition mais, à la suite de la perte par Delta Airlines de ses créations, le chef franco-espagnol de Miami Roberto Giron, n’a pu concourir.
Lors de la soirée, plusieurs membres du jury ont, en outre, été faits (non sans quelques vannes) chevaliers de l’ordre du pâté en croûte au nom de Saint Laurent (saint patron des cuisiniers), Saint Michel (pâtissiers) et Saint Antoine (charcutiers).
“Il faut que la pâte soit en adéquation avec la viande, trouver le juste milieu pour que la pâte ne soit pas trop imbibée pendant la cuisson. La gelée aussi, c’est du gros travail. Il faut trouver l’équilibre entre tout ça, explique Nicolas Rafa, du District. Le pâté en croûte marche de plus en plus. On a une grosse communauté française aux Etats-Unis. Et il n’y a pas beaucoup de charcutiers qui en font ici. Les Français sont contents d’en trouver” . Ce ne sont pas les gourmands du consulat qui diront l’inverse.
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Il y a un charcutier (Julien Shapiro) remarquable à Cutchogue (8-hands Farm) et qui a été finaliste (le premier américain) au championnat du monde du pâté croûte à Lyon il y a 2 ans. Il fabrique son pâté avec des produits bio provenant de la ferme. Je le conseille vivement. http://www.8handsfarm.com