Bastien Martinez est arrivé à New York il y a un an et demi avec un rêve : devenir boxeur professionnel aux États-Unis. Pour l’heure toujours amateur, il en aura un avant-goût, ce jeudi 11 avril, à l’occasion des Ring Masters Championships (catégorie 132 pounds), le tournoi le plus important de la Grosse Pomme, disputé dans le cadre prestigieux et mythique du Madison Square Garden. La compétition est qualificative pour la finale nationale des Golden Gloves.
« Il y a quatre ans, c’était mon rêve, et maintenant j’y suis : c’est super encourageant et ça prouve que ce n’est pas réservé qu’aux autres », confie le jeune homme de 25 ans après un entraînement, dans un club de boxe situé au premier étage d’un immeuble de Broadway, dans le quartier de Noho. « Je suis content et fier, mais ce n’est qu’une étape dans mon parcours », poursuit-il.
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Son parcours, c’est celui d’un ado qui, en banlieue parisienne, rêvait de réussir dans ce sport qui est aussi sa passion. Un jour, il tombe sur un article relatant l’aventure d’autres Français, Frédéric Julan et Romain Tomas, exilés aux États-Unis pour y percer dans la boxe. « C’était incroyable de lire ça, il fallait à tout prix que je contacte ces mecs, se souvient-il. Je leur ai écris sur Instagram et on a rapidement échangé. » Lors de leur premier entretien, en visio, Bastien Martinez s’est muni d’un cahier, d’un stylo, et d’une liste de questions et note scrupuleusement toutes les réponses de Frédéric Julan, qui a lui aussi combattu au Madison Square Garden. « Je prenais ça extrêmement au sérieux », en sourit-il aujourd’hui.
Il profite du Covid pour économiser et mettre de l’argent de côté, puis se lance dans le grand bain à la rentrée 2022. Il débarque dans la métropole new-yorkaise avec deux valises, mais aidé par Frédéric Julan, devenu coach et qui encadre les jeunes boxeurs à la poursuite de leur rêve au sein d’une structure, Boxing Culture. « Je vis une expérience extrêmement enrichissante, confie Bastien Martinez. J’ai tendance parfois à me laisser aller, et ici tu ne peux pas être feignant. J’ai progressé sur tous les plans, mentalement, physiquement, spirituellement. »
Son entraîneur, Frédéric Julan, ne dit pas autre chose : « Bastien a beaucoup évolué sur le plan de la boxe mais aussi et surtout en tant que personne, déclare-t-il. Il était super introverti quand il est arrivé, et depuis qu’il est là, il est beaucoup plus ouvert aux autres, beaucoup plus social. Quand tu veux faire carrière, tu dois t’ouvrir. » C’est pourquoi le coach a poussé son jeune boxeur à partager son expérience sur les réseaux sociaux, en créant notamment une chaîne Youtube.
Sur le plan sportif, Bastien Martinez a fait rapidement parler ses qualités. Champion de France universitaire en 2017, il a déjà remporté le New York Tournament, disputé au Classic Car Club de Manhattan devant… Madonna et Carmelo Anthony, spectateurs attentifs. C’est l’étape au-dessus qui l’attend au Madison Square Garden. « Je ne vais pas au Garden pour perdre, promet le jeune homme. Que je combatte devant 500 ou 5 000 personnes, ça ne va rien changer. C’est comme si je boxais dans un gymnase à Saint-Ouen. »
Peut-être sera-t-il un peu plus impressionné au moment de monter sur le ring, au milieu de gradins habituellement témoins des exploits des Knicks (basketball) ou des représentations des plus grands artistes musicaux. Si ce n’est pas encore le rêve américain, celui d’être boxeur professionnel, ça commence à y ressembler quand même beaucoup.