À la recherche d’un tuteur de français ? D’un avocat spécialisé dans le droit franco-américain ? D’un traiteur ou d’un prof de yoga ? Aurélie Barrial sait mieux que quiconque qu’il peut être difficile de mettre la main sur des services francophones quand on habite à l’étranger. Établie depuis neuf ans à Atlanta (Géorgie), la Réunionnaise a passé un quart de siècle en expatriation entre plusieurs continents avec son époux.
Pour faciliter la vie des Français hors de France, elle a lancé des Pages jaunes d’un autre genre (et avec un nom plus rigolo) : le Bottin Mondial, un annuaire en ligne qui regroupe les adresses de sociétés (TPE, PME), d’artisans, commerçants et autres indépendants français de secteurs divers (services aux entreprises, sport, coaching, édition…) dans le monde entier. « Je voyais beaucoup de gens sur les réseaux sociaux demander où trouver différents types de professionnels. Mais ces personnes sont tributaires d’autres utilisateurs qui voient leur question, ont la réponse et prennent le temps de la leur donner. Pour leur part, les professionnels ne sont pas toujours présents sur les pages où ces questions sont posées », explique-t-elle.
Après un tour du marché, Aurélie Barrial décide de monter une plateforme gratuite pour les internautes et accessible via un abonnement « le plus réduit possible » (12 dollars par an) pour les professionnels qui veulent y figurer. « Souvent, les tarifs demandés sont élevés, jusqu’à 2.000 dollars, observe-t-elle. Je voulais faire un service à la portée de tous ».
C’est le premier projet entrepreneurial de cette Française qui a vécu dans six pays (Afrique du Sud, Pologne, Brésil…) avant de poser ses valises aux États-Unis. « J’ai longtemps vécu sur un caillou, une île », dit-elle à propos de la Réunion. « Je voulais voir le monde ! ».
Le Bottin Mondial s’adresse notamment aux Français qui préparent leur installation dans un autre pays. « En cas d’emménagement dans un endroit qu’ils ne connaissent pas, ils pourront accéder aux contacts des métiers dont ils ont besoin. Cela apporte un confort culturel et linguistique, reprend-t-elle. Plus le pays est compliqué, plus la communauté française est soudée, comme en Inde ou en Chine ».
En plus des adresses, qui vont des États-Unis à la Papouasie-Nouvelle Guinée en passant par l’Europe, le site compte plus de cent interviews d’actifs français à l’étranger (guides, coaches, dresseur canins, créateurs de sites internet…). Qui a dit qu’un annuaire devait être impersonnel…