Il y a 35 ans, à San Francisco, Cleve Jones, militant de la lutte contre le Sida, lançait l’idée de rendre hommage aux victimes de cette maladie en créant un patchwork dont chaque pièce représente une personne décédée. À l’époque, les malades du Sida ne pouvaient pas prétendre à des funérailles, de nombreuses familles préférant ne pas s’exposer à la honte que suscitait la maladie, mais aussi en raison du refus des maisons funéraires d’enterrer les corps infectés par la maladie. Le patchwork offrait alors un objet et un lieu de mémoire, les dimensions de chaque morceau rappelant celles d’une tombe.
Aujourd’hui, le patchwork comporte plus de 50 000 panneaux, 110 000 noms et pèse plus de 54 tonnes. Les samedi 11 et dimanche 12 juin prochains, 3000 de ces panneaux seront exposés dans le Golden Gate Park, sur la Robin Williams Meadow. Ce sera la plus grande exposition du patchwork jamais réalisée à San Francisco. L’intégralité de cette œuvre a été exposée pour la dernière fois en 1996 au Mall de Washington, D.C.