Joueur en Charente Maritime dans sa jeunesse, puis au patronage du CEP Poitiers, l’intéressé avoue pourtant être «retombé dans le football» par hasard : «Petite, ma fille a souhaité s’inscrire au football pour faire comme ses copines. Dans un premier temps, en bon européen, je lui ai répondu que ce n’était pas pour les filles ! (rires) Puis je me suis aperçu qu’il existait une véritable passion pour ce sport dans la région. J’ai alors décidé de me lancer en même temps qu’elle et de m’investir dans cette discipline.»
Laurent Thomas inscrit donc la fillette en AYSO (American Youth Soccer Organization), une organisation comptant plus de 600000 joueurs à travers les Etats-Unis, et commence de son côté à encadrer, puis à entraîner, les équipes de jeunes filles de 5 à 16 ans : «Au milieu des années 90, les bénévoles n’étaient pas nombreux pour le soccer. Les Californiens n’y connaissaient pas grand-chose. Je suis venu donner un coup de main et je me suis pris au jeu. J’ai passé tous mes week-ends et 2 jours par semaine, durant 8 ans, à entraîner et à accompagner. Je suis même devenu membre du conseil d’administration de l’AYSO et arbitre.»
Le Charentais voyage ainsi à travers toute la Californie pour prendre part à toutes les compétitions dans lesquelles l’équipe qu’il entraîne est engagée, et la qualité de ses résultats est même récompensée par une invitation en tournoi national à Hawaï.
Toutefois, son engagement footballistique prend bientôt une autre forme. En effet, le volet arbitrage prend de plus en plus de place dans l’agenda du natif de La Tremblade, et ce dernier se voit offrir la possibilité d’officier à tous les niveaux : «Début 2000, j’ai passé mes diplômes pour devenir arbitre officiel et j’ai tout de suite été sollicité pour les différentes rencontres amateurs. J’ai commencé avec l’Open League, un championnat qui couvre toute la Californie du Sud, puis j’ai continué avec le championnat de High School, dont le niveau est très bon.»
Loin de se limiter à cela, Laurent Thomas a également été appelé au mois de décembre dernier pour arbitrer, à Santa Barbara, les phases finales du programme de développement olympique américain : «Durant 3 jours, les meilleurs joueurs de moins de 21 ans des Etats-Unis ont été regroupés en quatre équipes, selon leur région d’origine, et se sont affronté. Les plus en vue étaient susceptibles d’être retenus dans la sélection olympique pour les JO de 2012. J’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cet événement. J’ai peut-être croisé les futurs représentants du pays pour les prochains JO de Londres en 2012.»
Lors de la prochaine rentrée universitaire, l’intéressé devrait franchir un nouveau cap et arbitrer les matches de «City College», les facultés préparatoires aux grandes universités : «Pour moi, c’est un petit accomplissement. Toutefois, je ne pense pas que je pourrais officier plus haut. A 49 ans, il est temps de laisser la place aux jeunes.»
A l’avenir, Laurent Thomas ne devrait pourtant pas rester trop éloigné des terrains. Joueur et dirigeant d’une «ligue du dimanche pour vétérans», il se plaît par ailleurs à tenir le sifflet lors de tournois amicaux où se pressent les vedettes : «J’ai arbitré des matches où jouaient Franck Leboeuf et d’anciens bons joueurs brésiliens et argentins. J’officiais même lors d’un match de l’équipe du chanteur Robbie Williams, et d’une rencontre où jouait la femme de Martin Gore, du groupe Depeche Mode.»
Le reste du temps, ce sportif infatigable nage plusieurs kilomètres dans l’océan tous les jours et pratique avec assiduité le swing dance. Le football reste toutefois sa principale passion, si possible au contact des jeunes à qui il prodigue ses conseils : «J’aime être impliqué dans les activités locales. C’est une manière de rendre à la communauté californienne ce qu’elle m’a apporté. Je suis, en cela, l’exemple de mes grands parents et de mon oncle qui étaient toujours bénévoles à La Tremblade pour les fêtes locales.»
Cette nostalgie de la famille et de la Charente Maritime n’incite pourtant pas Laurent Thomas à envisager un retour au pays : «Lors que je suis arrivé en 1982, j’ai traversé tout le pays en bus, depuis New York jusqu’à Los Angeles. Je ne savais pas où aller, ni où m’installer. J’ai découvert beaucoup de villes et d’Etats, et je peux donc dire avec certitude qu’à Santa Barbara, je vis au paradis !»