À peine arrivé, déjà les manches retroussées. Laurent Gallissot, qui remplace Clément Leclerc à la tête du consulat de France à Miami, a pris possession de ses nouveaux quartiers sur Brickell Avenue le mardi 3 septembre lorsque l’ouragan Dorian a frappé la Floride et les Bahamas.
« Cela a été une situation perturbante car j’ai été pris au dépourvu. Malgré tout, j’ai été ravi d’être aussi rapidement jeté dans le bain car cette gestion de crise m’a permis d’être en prise directe avec les particularités de la région », indique cet ancien conseiller des Affaires étrangères de 52 ans qui a effectué une grande partie de sa carrière au sein de la diplomatie française.
Après avoir occupé différents postes en France, en Europe et au Proche-Orient, Laurent Gallissot a souhaité traverser l’Atlantique afin de poser ses valises à Miami. « C’est une grande première car aux États-Unis je ne connaissais que New York et Boston où j’ai l’habitude de me rendre avec mon mari », raconte le Français né à Alger, qui a toujours été attiré par les villes portuaires. « Ce sont de véritables lieux d’échange ouverts sur la mer et présentant une diversité de la population », souligne Laurent Gallissot qui a été conseiller diplomatique auprès du préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Marseille et Miami par exemple présentent ces similitudes et font par ailleurs face aux mêmes problèmes liés en partie au changement climatique ».
L’impact environnemental, justement, est au coeur des préoccupations de Laurent Gallissot qui a aussi été secrétaire général du One Planet Summit, une conférence internationale sur les changements climatiques initiée en 2017 par le président français Emmanuel Macron. « Nous sommes dans une période de transition où les consciences évoluent favorablement mais cela ne va pas assez vite », avoue-t-il. Sans vouloir entrer dans les débats, Laurent Gallissot entend soutenir le développement d’une économie verte en Floride. « Nous avons des chercheurs, des entrepreneurs ou encore des investisseurs français dans ce secteur et il est important de valoriser leur travail tout en montrant leur efficacité, explique-t-il. Cela permet aussi de sortir des secteurs traditionnels que sont le tourisme, la gastronomie ou encore l’immobilier ».
Diplômé de la Sorbonne et titulaire d’un master européen spécialisé en management des entreprises culturelles, Laurent Gallissot est par ailleurs un passionné de langue française. « Un diplomate français passe son temps à lire et écrire, c’est bien connu », lâche dans un grand sourire celui qui se considère comme l’un des promoteurs du LabelFrancÉducation, attribué aux établissements scolaires étrangers qui ont fait le choix de l’enseignement bilingue francophone. « Le bilinguisme est un atout éducatif et un outil considérable de développement personnel, insiste-t-il. L’annonce récente par le ministère des Affaires étrangères d’augmenter le budget de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger est ainsi de bon augure », ajoute Laurent Gallissot qui laisse entrevoir la reprise des négociations pour le projet du Lycée français à Miami. « Je pense que l’écosystème est enfin mûr et que la Floride mérite cet établissement de référence. Il faut encore trouver les investisseurs et pouvoir garantir la qualité du programme, mais sur ce point je n’ai aucun doute ».
Laurent Gallissot multipliera ces prochaines semaines les réunions de travail, les rencontres avec les élus et surtout les échanges avec la communauté française. « Je me positionne comme un catalyseur et je mise sur une intelligence collective, dit-il. Il est important de se rendre sur le terrain pour pouvoir dialoguer avec la population et écouter leurs propositions afin de créer des connections qui permettent de nourrir les projets ».