Dans son jardin qui surplombe la vallée d’Encino, au nord-ouest de Los Angeles, Laure de Rivières écrit au gré de l’inspiration. Avec des mitaines quand les températures dégringolent, et un parasol de fortune quand le soleil devient trop fort. Elle a publié le recueil de nouvelles Nage Libre aux éditions Thot le 23 novembre, et le dédicacera le mardi 16 janvier à l’Alliance Française de Los Angeles.
Intitulé d’après une nouvelle sur une adolescente qui bascule dans la vie d’adulte via une compétition de natation, l’ouvrage reflète l’aventure de Laure de Rivières. Elle s’est jetée dans le grand bain de l’écriture. Entre deux tours du monde, un poste dans le marketing chez Disney, des collaborations pour la presse féminine et la création de l’agence de communication « La Machine à écrire » à Paris, elle s’est réinventée à de nombreuses reprises. L’écriture l’a « alpaguée » lorsqu’elle animait un atelier de rédaction à Paris ; et ce désir de composer s’est intensifié avec son expatriation, motivé par le projet professionnel de son mari. C’était il y a deux ans. « Je me suis engouffrée dans un espace de liberté, avoue la Parisienne. Ici, il y a une énergie positive, une simplicité à se réinventer. En France, si on ne vient pas du sérail, on ne peut pas devenir auteur. »
Au travers d’une vingtaine d’histoires recensées dans Nage Libre, Laure de Rivières questionne des sujets de société. “Je me suis rendue compte que toutes mes nouvelles avaient un point commun : elles parlent de femmes.” Ainsi, une nouvelle transcrit un dialogue entre un frère et sa sœur, adolescents. Il refuse qu’elle sorte habillée de manière trop sexy. Une autre histoire offre un « remake » de Blanche Neige à Woodstock, où la pomme est devenue un joint. Une autre encore relate l’histoire vraie de la première mère porteuse.
S’inspirant de ses rencontres, l’auteure de 47 ans bascule du registre loufoque à celui du polar en passant par le fantastique version Edgar Allan Poe. « C’est plutôt drôle et léger, même si ça donne parfois un coup de pied à un cliché moral et sociétal ».