Fleur Noire. C’est le nom du salon de tatouage que Laura Martinez a ouvert avec un ami et son mari en plein cœur de Williamsburg. Le lieu est aménagé avec goût, dispose de deux niveaux et d’un patio où il est possible de prendre le soleil entre deux sessions. Au total, neuf tatoueurs se partagent les lieux.
C’est à l’adolescence que la Française commence à se passionner pour le tatouage. A l’époque déjà, elle griffonne sur des carnets à dessins des motifs qu’elle aimerait voir un jour incrustés à l’encre sur la peau. «J’étais déjà très manuelle. Il fallait toujours que je crée ou dessine quelque chose. Je dessinais sur mon temps libre des petits animaux ou des motifs abstraits, toujours noirs.»
Elle intègre les Arts Déco à Paris pour suivre la filière de design objet. Pour son projet de diplôme, elle s’envole pour Madagascar. «Là-bas, j’ai rencontré des artisans vanniers et j’ai pu m’inspirer de beaucoup de motifs linéaires pour mes objets. L’expérience a été très enrichissante mais je voulais être indépendante dans mon métier, et je ne voyais pas comment faire dans ce milieu”. Elle décide de ne pas donner suite au contrat chez Dior qu’elle a obtenu à la suite de son diplôme et elle part en vacances à New York avec des amis.
Les années ont passé et ses croquis d’adolescente se sont transformés en jolis dessins encrés à jamais dans la peau des gens qui ont croisé son aiguille. Le déclic ? Une rencontre lors de son apprentissage dans un autre salon de tatouage: avec Burak Moreno, son futur associé à Fleur Noire. «J’ai commencé à travailler dans un salon. Mais je voulais être mon propre boss. C’est là que je me suis fait toute ma clientèle et mon nom Nothing Wild Tattoo. Quand Burak Moreno m’a proposé de m’associer avec lui pour ouvrir notre propre shop, j’ai tout de suite accepté.»
C’est Sam, son mari qu’elle a rencontré ici, qui l’a d’ailleurs poussée à accomplir ce rêve. «Il me répétait sans cesse que je devais dessiner. Mais je ne voulais pas. J’étais bornée.» Un soir, elle décide de céder pour lui faire plaisir. «Je me suis dis que j’allais lui dessiner un petit truc. Finalement, j’ai fais un dessin, puis deux, puis dix. Je ne me suis pas arrêtée de la soirée. Et j’ai continué tous les jours.»
Si le salon est jeune, il possède pourtant une solide réputation. Il a déjà été mentionné sur plusieurs sites spécialisés. «On est tous très soudés et organisons régulièrement des événements. C’est chouette d’avoir un établissement aussi international».