Avec sa bouille d’ange, sa guitare et son humour noir en bandoulière, Laura Laune débarque pour la première fois aux États-Unis. Après Barcelone, et juste avant de s’envoler pour Tahiti et le Canada, l’humoriste belge, 38 ans, jouera son spectacle « Glory Alleluia » à Los Angeles, San Francisco, Seattle, New York et Miami, accompagnée de ce côté de l’Atlantique par Piaff Entertainment.
Un one-woman show décapant, dont elle aime adapter les références culturelles en fonction des pays où l’emmène sa tournée ou des nouvelles qui font la une de l’actualité. Celle-ci s’annonce brûlante, en cette période électorale, aux États-Unis. « J’arrive en pleine élection présidentielle américaine : je jouerai à New York le 5 novembre, donc forcément, il y aura des références sur scène. Je les intégrerai une fois que je serai là-bas, en échangeant sur mon texte avec les gens qui vont m’accueillir, se projette Laura Laune. Mais on va aussi se détendre et parler d’autres sujets ! »
Révélée au grand public en remportant la finale de « La France a un incroyable talent » (M6) en 2017, cette blonde aux yeux bleus a conquis ses fans avec son humour noir et jouissif, délivré par son personnage de fausse ingénue. Pédophilie, handicap, inceste… Quand elle prend le micro, le public retient son souffle, écarquille les yeux et fronce le nez avant d’éclater d’un grand rire. Pour Laura Laune, aucun sujet n’est tabou, à condition qu’il soit bien amené. « Tout l’enjeu de l’humour noir, c’est de trouver la manière de le faire, un angle original, quelque chose de surprenant, dit-elle. Ça m’arrive que des gens me disent : “Je m’étais un peu crispé, mais grâce à la façon dont tu l’as amené, je me suis surpris à en rire.” »
Dans un monde qu’elle juge parfois « triste », cet humour finalement « très humain » est, pour elle, « un mécanisme de survie ». Le public, lui, en redemande. 200 000 spectateurs ont déjà vu « Glory Alleluia » et une tournée des Zéniths français est prévue en 2025. « Je mesure la chance d’avoir un public qui me suit sur ce spectacle très personnel, se réjouit Laura Laune. Je me demandais comment les gens allaient recevoir tous ces sujets sur lesquels je me livre de façon très intime. Il y avait beaucoup de stress. La sincérité paye, le public adhère à ça, d’autant qu’il n’y a pas que du rire pendant 1h40, mais aussi de l’émotion. »
Récemment diagnostiquée autiste Asperger, l’humoriste a choisi de partager, sur scène, la raison pour laquelle depuis toute petite, elle se sent « différente ». « Je pense que ça influence chaque aspect de qui je suis, mes décisions, ma façon de penser et ma façon d’être, ma façon de construire mes spectacles et mon humour, confie-t-elle. Je ne me voyais pas ne pas en parler. Et c’est tellement méconnu aujourd’hui, que j’avais envie de déconstruire tous ces clichés. » Les retours chaleureux du public l’encouragent.
Elle qui se dit « introvertie » dans la vie de tous les jours a trouvé sa voie. Sur scène et à travers la création. Entre deux représentations, Laura Laune écrit de la fiction. « Il est trop tôt pour dire si ce sera un film ou une série », évoque-t-elle. Elle qui aime pousser la chansonnette sur scène travaille à l’élaboration d’un album. « Il y aura des choses drôles et d’autres plus sérieuses » confie-t-elle D’ici là, son public francophone l’attend sur scène aux États-Unis, pour décompresser dans cette actualité électrique.
Laura Laune en tournée aux États-Unis avec « Glory Alleluia »