L’Exit Theater se transforme en atelier de couture, du 3 au 6 avril. Plus précisement celui de Jean-Claude Grumberg.
La pièce l’Atelier, qui sera jouée en français par la compagnie Platypus, se passe pendant l’après-guerre à Paris, de 1946 à 1952. Né en 1939, Jean-Claude Grumberg était encore un petit garçon quand son père fut exterminé dans un camp de concentration. Un thème qui le hante et revient régulièrement dans ses écrits. On lui doit la co-écriture du Dernier Métro, où il est crédité en tant que dialoguiste. Il a lui-même été tailleur avant d’être l’auteur dramatique à succès que l’on connaît. Il sait donc de quoi il parle dans cette pièce qui est la plus jouée de sa production.
« Le spectateur suit cinq ouvrières qui se retrouvent autour de leur table de travail, avec un presseur et leurs patrons, explique Céline Hakoun, l’une des actrices de la pièce. Elle joue le rôle de Gisèle, “une couturière, mère de famille, qui tente de s’occuper de sa petite famille malgré les restrictions et la vie difficile d’après-guerre. C’est un personnage résiliant, un peu maladroit mais au grand coeur qui regrette la vie d’antan. »
Cette pièce demandait donc un certain doigté pour la mise en scène, et c’est Pascale Couderc qui s’y est attaquée. « Platypus est principalement composé de femmes, nous sommes donc toujours à la recherche de rôles féminins intéressants, forts. Dans l’Atelier travaillent et vivent six femmes très différentes mais unies par une même tragédie… L’une des difficultés est d’exprimer le passage du temps dans une pièce dont toutes les scènes sont indépendantes les unes des autres. Une autre est peut-être d’accepter la liberté de langage de l’auteur sur des sujets devenus très tabous.”
La compagnie Platypus joue régulièrement à l’Exit Theater qui fait la part belle aux créations indépendantes. « Le thème même de L’Atelier, et la mise en scène autour d’une table de travail, nous oblige à recréer une atmosphère juste. C’est un challenge très intéressant. La scène de l’Exit convient très bien à la mise en scène de l’Atelier, précise Céline Hakoun. L’ambiance intime entre les acteurs et les spectateurs joue en notre faveur pour recréer l’atmosphère de la pièce ».