Samedi 24 décembre 1994, quatre terroristes du GIA (Groupe armé islamiste) prennent en otage l’Airbus A-300 d’Air France à Alger. Plus de 200 personnes sont à bord. Les terroristes demandent la libération de leurs camarades d’armes et exigent le décollage immédiat de l’avion. Un acte de terrorisme qui résonne étrangement dans le contexte des récentes tueries de Toulouse et Montauban.
Dès le début du film, le réalisateur Julien Leclercq, prend le parti de se concentrer sur trois personnages : Thierry Prungnaud, un soldat du GIGN (Vincent Elbaz), Carole Jeanton, une technocrate ambitieuse (Mélanie Bernier) et Yahia Abdallah (Aymen Saïdi), un djihadiste déterminé capable de tuer de sang froid. Cette mise en scène permet au spectateur de plonger au coeur du fonctionnement des trois principaux organismes concernés (police, gouvernement et groupuscule terroriste) qui suivent chacun une logique propre. On assiste aussi bien à l’impuissance du Ministère des Affaires étrangères face à une prise d’otage inédite en France et la violence psychologique exercée sur le GIGN. Il faut saluer le réalisme troublant qui ressort de cet effet de mise en scène, qui éclaire le spectateur sur les jeux de pouvoir, les manipulations médiatiques et les enjeux politiques de ce drame. Pour renforcer ce réalisme, de vraies images d’archive ont été utilisées et le GIGN a collaboré à l’élaboration de certaines scènes.
Seul bémol : ce parti-pris dans la réalisation laisse dans l’ombre les sentiments des passagers, directement concernés par cette tragédie. Un plomb dans l’aile pour un film qui serait sûrement apparu moins froid et impartial si l’on avait pu connaître le point de vue des victimes.
Infos pratiques :
L’Assaut de Julien Leclercq, en salles à partir vendredi 6 avril. Projections au Elinor Bunin Munroe, 144 West 65th Street, et au Sunshine Theater, 143 East Houston Street.