Dallas, 22 novembre 1963. À peine descendus de l’avion, le président de l’époque JF Kennedy et sa femme Jackie Kennedy se dirigent vers le centre de la ville à la rencontre de milliers de Texans venus leur souhaiter la bienvenue. Leur vie prend un tournant à l’intersection entre Houston et Elm Street, lorsque plusieurs balles viennent atteindre le jeune président qui mourra quelques heures plus tard.
Cet assassinat qui a bouleversé le monde entier, c’est ce que raconte le 6th Floor Museum, un musée qui a ouvert ses portes le jour de President’s Day de l’année 1989 en réponse aux millions de visiteurs qui affluaient, depuis la mort de JFK à Dealey Plaza. À l’occasion de ce week-end de President’s Day, French Morning vous propose de (re)découvrir ce lieu chargé d’histoire.
En 1963, le bâtiment, rendu célèbre par le drame du 22 novembre, est loué par la Texas School Book Depository, une société de distribution de manuels scolaires. « Immédiatement après l’assassinat, Dealey Plaza devient le site le plus visité de Dallas et l’une des structures les plus photographiées au monde. À tel point que la société dont les affaires sont perturbées décide, en 1970, de quitter le bâtiment qui sera mis aux enchères dans la foulée », explique le conservateur du musée Stephen Fagin.
Après une tentative avortée d’ouverture de musée par un producteur de musique de Nashville, Dallas voit naître un mouvement soutenu par des personnalités éminentes – telles que le coach des Dallas Cowboys Tom Landry et l’homme politique Ross Perot – qui prônent la démolition de ce bâtiment dans lequel ils voient un « symbole de honte et de culpabilité ». « Le Dallas County Government le sauvera finalement de la démolition en le rachetant en 1977 pour le transformer en un élément central de la communauté locale et le rouvrir au public, souligne Stephen Fagin. C’est ainsi qu’a commencé, à la fin des années 70, ce qui a été un effort de 12 ans pour créer une exposition qui honorerait la mémoire du président tout en fournissant le contexte nécessaire, le tout d’une façon qui ne porterait pas préjudice à la communauté locale. »
Le 6th Floor Museum ouvrira ses portes le 20 février 1989 pour offrir une seconde vie aux 6e et 7e étages du bâtiment et accueillir près d’un demi-million de visiteurs chaque année.
Ce jour tragique de l’histoire des États-Unis a été immortalisé au sixième étage depuis lequel les coups de feu mortels ont été tirés sur le cortège du président. Le visiteur démarre la visite à la naissance de JFK, puis avance dans l’exposition tel qu’il avancerait dans sa vie, à la rencontre de sa famille, du jeune homme qu’il était à son ascension au pouvoir. La visite se poursuit avec les faits marquants du mandat du 35e président des États-Unis, dans le contexte international de l’époque.
L’exposition apporte un éclairage sur les raisons qui auraient pu pousser Lee Oswald à appuyer sur la gâchette, mais également sur quelques-unes des sources des théories conspirationnistes qui perdurent jusqu’à ce jour. La pièce maîtresse du musée est la reconstitution de l’installation de l’assassin parmi les cartons de manuels scolaires, à l’angle sud-est du bâtiment, ainsi que toutes les pièces à conviction du drame. Le visiteur se trouve ici plongé dans une partie de Cluedo grandeur nature dans laquelle il est invité à explorer, recouper les éléments, voire remettre en question les faits du 22 novembre 1963.
Enfin, le musée met en lumière la façon dont cet évènement tragique a influencé la réputation de Dallas, une ville qui a longtemps été portée responsable du crime. « La communauté locale a subi tant de haine internationale après l’assassinat; du fait du contexte politique de l’époque, les gens ont reproché à Dallas d’être le terreau d’une forme d’extrémisme qui a conduit à l’assassinat du président », souligne encore le conservateur du musée.
Prévoyez de passer une heure et demi sur place et de conclure la visite par une courte promenade autour de Dealey Plaza pour y voir les croix sur Elm Street, le Memorial Plaza ainsi que la plaque sur laquelle on peut lire le discours que JFK aurait dû prononcer ce jour-là.