Lorsqu’il s’est installé aux Etats-Unis l’année dernière, Romain Lizé voulait que ses trois enfants deviennent scouts. Il a cherché aux alentours de chez lui, dans le Westchester, mais n’a rien trouvé de convaincant.
En avril, il a envoyé un e-mail à son réseau proposant la création d’un groupe de scouts francophones, à Larchmont. Le message a circulé dans la communauté française – parents des écoles bilingues, membres de l’association Westchester Accueil – soulevant une vague d’enthousiasme.
Résultat: pour cette première année, Romain Lizé compte 75 enfants inscrits, âgés de 7 à 12 ans. “On a actuellement 40 louveteaux et 35 louvettes”, calcule cet ancien scout d’Europe, directeur d’une revue catholique, Magnificat. “Et on a déjà une liste d’attente pour l’année prochaine.”
Les enfants se réunissent pour des sessions d’une journée, le samedi ou le dimanche, une à deux fois par mois. Filles et garçons mènent des activités séparées, et une équipe de six parents bénévoles s’occupe de l’encadrement, aidée par dix adolescents volontaires.
“On leur apprend à faire des noeuds, reconnaitre les arbres et les oiseaux. On organise des jeux de piste avec des indices à trouver, on joue à la balle au prisonnier, on monte des épreuves sportives. En juin, on va partir camper, on va passer deux nuits dehors”, raconte Romain Lizé, qui insiste aussi sur les valeurs catholiques et le sens des responsabilités inculqués aux “French louveteaux”.
“On a fixé l’adhésion à 150 dollars par enfant pour l’année. A cela, il faut ajouter l’achat de l’uniforme, qui revient à 100 dollars environ”, commente-t-il. Pour le reste, tout se fait en mode débrouille, avec des parents volontaires qui viennent de temps en temps aider pour un barbecue ou pour les conduites. “On avait du mal à trouver des bérets basques aux Etats-Unis, alors un papa est revenu avec des valises entières lorsqu’il est allé en France.”
Le groupe, rattaché à la Federation of North American Explorers, une association proche des Scouts d’Europe. Il est également affilié à Sts John and Paul, à Larchmont, dont l’école, qui scolarise ses enfants, propose un programme bilingue en français.
Fort de son succès, Romain Lizé réfléchit à monter, l’année prochaine, un groupe de scouts “à la française” pour les Américains, en anglais. “Les scouts que l’on trouve ici n’ont rien à voir avec ceux que l’on trouve chez nous. Ce sont des sessions d’after-school, avec des activités souvent à l’intérieur, et pas vraiment de camping. Et pourtant, je suis sûr que cela marcherait”. Il faut être… toujours prêts.