« Henri Labrouste est une référence incontournable dans les écoles d’architectures, mais en dehors du milieu, il est très peu connu. » C’est ce constat qui a poussé Barry Bergdoll, conservateur en chef du département architecture et design du MoMA, à organiser la première exposition américaine sur cet architecte français, à partir du 10 mars.
Labrouste (1801-1875) est célèbre pour ses deux (uniques) constructions parisiennes : la bibliothèque Sainte-Geneviève, place du Panthéon, fréquentées par tous les étudiants du quartier latin, et la bibliothèque nationale, rue Richelieu. Deux grandes salles monumentales aux murs couverts de livres, et dont les voutes sont soutenues par des piliers en métal sculptés à la grecque – sa marque de fabrique.
« Labrouste est le premier à avoir pensé la bibliothèque comme un espace public devant accueillir beaucoup de monde, et à avoir intégré l’éclairage par lampes à gaz dans l’architecture », remarque Barry Bergdoll, qui s’émerveille devant ces espaces ou l’on se sent « immergé » dans le savoir, « et où l’on peut en même temps se concentrer sur son travail individuel ».
Montée en partenariat avec la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris, l’exposition est un assemblage de 200 dessins, photos, aquarelles, maquettes. Outre les deux bibliothèques, Labrouste a mené des études sur la restauration de monuments romains et étrusques, lorsqu’il était en résidence à la Villa Médicis de Rome.
Figurent enfin des croquis de constructions inspirées par le style Labrouste, considéré, par son utilisation originale du métal et son intégration de la lumière artificielle, comme un des précurseurs du modernisme.