Deux histoires d’amour ont conduit Charlène Mérieux à New York. La première, elle la vit depuis son enfance, c’est celle qui la lie à la danse. La seconde, c’est bien entendu la rencontre avec son mari, installé sur le continent américain depuis bien longtemps. Le 19 février, le couple inaugurera son centre de danse DNSE, lieu où se mêleront apprentissage de la danse et pratique de la langue française.
Originaire de Saint-Etienne, Charlène Mérieux a d’abord enseigné la danse à Cannes, avant de décider de “partir chercher de la nouveauté” à New York en septembre 2010. Finalement, elle n’est jamais revenue en France et, encouragée par l’optimisme et le soutien de son mari, l’idée d’ouvrir son propre centre de danse l’a conquise. Ensemble, ils ont pensé à tout, de l’organisation des cours à l’aspect marketing, en passant par la location des locaux. Et si la jeune danseuse a été pessimiste à son arrivée, c’est aujourd’hui avec un enthousiasme sans faille qu’elle raconte son projet. Elle craignait de ne jamais pouvoir vivre de sa passion aux Etats-Unis, “à cause de la barrière de la langue“, se rappelle-t-elle en souriant. Puis, son mari évoque l’idée d’une école de danse où les cours seraient dispensés en français, et le projet semble faire sens.
“Pour apprendre une langue, c’est important d’associer parole et geste. La danse est sans doute le meilleur moyen de le faire, car c’est une discipline de répétition. De plus, la plupart du vocabulaire de la danse est français, c’est donc une démarche naturelle.”, explique la chorégraphe. Et son mari d’ajouter, “la danse est un moyen de communication. Donner des cours de cuisine ou de cinéma en français, ça n’a pas d’intérêt. La danse est un langage du corps, les premières formes de communication à grande échelle étaient dansées“.
Ils ont trouvé les locaux par hasard, en emmenant leur fils à un casting pour une grande marque de couches dans les fameux Pearl Studios, près de Penn Station. Louée à l’année, la salle est prête à accueillir des cours de danse pour tous les styles, du classique au contemporain en passant par le street jazz et même des cours de yoga. L’école sera inaugurée le 19 février avec un stage de vacances comprenant 25h de cours réparties sur quatre jours. “Et on ajustera les cours sur l’année en fonction de ce qui a le plus marché. Pour l’instant, les réservations sont surtout pour des enfants français et des adultes américains qui rêvent de converser en français“, avoue la jeune femme.
Car les cours s’adressent aussi bien aux francophones qu’aux francophiles désireux d’apprendre la langue en dansant et en échangeant. “À terme, on aimerait que ça devienne un lieu de rencontres, d’échange, et peut être même un centre où plusieurs langues s’enseignent conjointement à une danse. Par exemple, un cours de capoeira pour pratiquer le portugais“, commente le jeune couple.