“C’est l’un de mes plus beaux, l’un des plus fun” . Laurent Tourondel n’est pas peu fier de son nouveau restaurant, L’Amico. Situé près de Herald Square, ce restaurant est son premier italien. Un projet que ce petit-fils d’Italienne avait dans les cartons depuis plusieurs années.
“Je voulais surtout faire de la pizza. J’ai réfléchi à ouvrir une pizzeria mais je n’étais jamais vraiment satisfait de la pâte. Il m’a fallu cinq ans pour faire quelque chose de bien. ”
La dernière fois que nous avions interviewé Laurent Tourondel, c’était en 2012, et il était loin de faire de la pizza. Il venait de se lancer dans le burger en ouvrant LT Burger (Laurent Tourondel Burger) en bordure de Bryant Park et était sorti victorieux d’un bras de fer judiciaire avec son associé dans la chaine de restaurants BLT (Bistro Laurent Tourondel), le financier Jimmy Haber.
Depuis, le chef touche-à-tout a tracé son chemin. Son LT Burger de Bryant Park a fermé. Il a ouvert un bar-grill à Almaty, la ville la plus grande du Kazakhstan. Il a confié au New York Times comment faire du granola, et à Eater ce qu’il commande dans un restaurant de burgers à Las Vegas. Il a même ouvert un jardin de bières dans le Terminal 2 de JFK.
“Je n’ai pas peur du ridicule”
Il est comme ça Laurent Tourondel: un chef sans vraie limite de style culinaire. Venu aux Etats-Unis pour s’occuper la cuisine de C.T, le restaurant de Claude Troisgros, il a ensuite ouvert son propre restaurant, Cello, décrit par le New York Times comme “un mini Bernardin” – il lui a d’ailleurs donné trois étoiles au passage. En 2004, de retour d’un tour du monde en Asie et dans les Amériques, il lance BLT Steak, un croisement entre un bistrot français et un steak house, première pierre de son empire BLT, un groupe présent dans le steak raffiné, mais aussi le poisson et les produits de saison. Les “foodies” l’adulent. Bon Appétit Magazine le nomme “restaurateur de l’année” en 2007.
“Je travaille beaucoup. Je me lève à 5 am et ce soir je vais partir à 11pm. Cette semaine, je vais bosser sept jours sur sept. Je lis beaucoup, je suis au top de ce qui se passe. Je vais manger à droite à gauche, explique-t-il. J’aime bien apprendre de nouvelles choses. Je n’ai pas peur du ridicule. Parfois, quand je vais au restaurant, je découvre des plats que je ne connais pas. Je veux comprendre comment ils ont été faits. ”
Son prochain concept
L’Amico est son “quarantième restaurant” . Le menu? “Italien américanisé” . On y trouve des classiques italiens (pizzas, pâtes, crostinis…) revisités. Les clients apprécieront tout particulièrement les fours nichés dans le mur, le cadre lumineux et accueillant du restaurant, situé à côté du lobby fréquenté de l’hôtel Eventi, sur la 6eme Avenue. “Ce n’est pas prétentieux. On s’amuse avec la cuisine. Il y a de l’aventure, glisse-t-il, accoudé au bar dans l’entrée. Il faut que ce soit sympa. Je ne mets pas sur le menu ce que je n’aime pas manger, comme l’huitre chaude. Ou le chocolat mélangé au fruit! Le chocolat, c’est le chocolat et le fruit est un fruit! ”
Il se peut que son prochain restaurant soit complètement diffèrent de celui-ci. Il explore en ce moment de nouveaux concepts bien loin des raviolis: “le sushi créatif” et aussi “le healthy” . “Une cuisine sans beurre ni huile, sans graisse végétale ou animale, faite dans des bouillons assaisonnés d’épices, de soja, d’herbes. C’est illimité. Il y a un gros marché. Le vegan et le végétarien grandissent. C’est un de mes futurs concepts” .