Après avoir revendu le très luxueux appartement de son ambassadeur auprès de l’ONU, la France vient de lui trouver un nouveau logement à New York, et pourrait faire au passage une jolie plus-value.
Fraîchement arrivé au poste, François Delattre pourrait prochainement emménager au 222 East 62nd Street (Upper East Side), dans une “townhouse” de quatre étages, qui pourrait être acquise dès la fin de ce mois pour 13,7 millions de dollars, a appris French Morning.
La maison avait été mise sur le marché pour 14,2 millions de dollars au printemps dernier, après avoir été rénovée de fond en comble par les vendeurs. Ceux-ci avaient acheté pour 4,5 millions de dollars une demeure au caractère ancien avant d’y réaliser plus de deux ans de travaux pour la transformer totalement en style contemporain, avec grandes baies vitrées donnant sur le jardin.
Les vendeurs, le banquier Gunter Frangenberg et son épouse, auront donc réalisé une belle plus-value, mais pas autant que l’Etat français: la précédente résidence de l’ambassadeur, le duplex du 740 Park Avenue a été vendu au printemps dernier pour 70 millions de dollars. L’opération permettrait donc à l’Etat d’empocher près de 56 millions de dollars.
Mais l’affaire n’est pas encore conclue. Elle est pour l’instant “under contract” (l’équivalent de la promesse de vente française) et la signature définitive est prévue pour la fin du mois de janvier. “Mais nous avons des conditions qui restent à discuter et elles décideront si la vente se fait ou non” explique-t-on de source diplomatique. Et il y a quelques raisons d’être prudent: une précédente tentative d’achat avait échoué l’été dernier sur un appartement de la River Tower. Les co-propriétaires de l’immeuble où les services de l’ambassade avaient déniché un appartement pour 7,8 millions de dollars, s’étaient effrayés à l’idée de devoir partager leur toit avec un ambassadeur et ses multiples réceptions. Ils avaient imposé une limitation du nombre de réceptions par an (trois seulement) telle que l’Etat avait renoncé.
Pour éviter la répétition du camouflet, le Quai d’Orsay a donc cette fois privilégié une maison de ville, sans co-propriétaires. Qui présente aussi l’avantage d’être plus proche des Nations Unies. François Delattre, s’il refuse de commenter cette transaction non encore réalisée, insiste en revanche sur l’importance de la résidence d’ambassadeur, particulièrement à l’ONU: “c’est avant tout un outil de travail. Aujourd’hui, la gestion des résidences est devenu une tâche importante des ambassadeurs, il faut bonifier ce patrimoine en en tirant le maximum, tout en faisant autant d’économies que possible”. Si l’affaire du 222 East 62nd Street se concrétise, la France économisera, outre la plus-value immobilière, quelque 25,000 dollars par mois: c’était le coût des charges mensuelles (taxes comprises), de l’ancien appartement.