Il n’y pas qu’en France que l’affaire Cahuzac fait parler: aux Etats-Unis aussi.
Plus que l’existence de son compte à l’étranger, c’est l’ampleur du mensonge qui choque les Américains. « Jérôme Cahuzac a admis qu’il avait menti au Parlement et au président concernant le compte à l’étranger », souligne le New York Times. « Les mensonges de Jérôme Cahuzac ont été adressés aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’à François Hollande lui-même », s’indigne ABC News. « Jérôme Chuzac a nié à grands cris pendant quatre mois les accusations contenues dans le rapport du site internet (Mediapart) », s’insurge le New York Times dans un second article.
Au-delà du mensonge, la presse américaine insiste sur conséquences de cette affaire pour la politique de François Hollande. « Le scandale fiscal de Jérôme Cahuzac porte un coup énorme au président français François Hollande » titre le Huffington Post dans un article qui se moque de l’embarras que cause cette affaire. « Pour un président qui est arrivé au pouvoir en promettant d’être irréprochable, nommer un fraudeur fiscal ministre du budget n’était peut-être pas la meilleure idée », ironise le site. « François Hollande est désormais embourbé et il essaie de se dépêtrer de ce coup qui l’a potentiellement mis KO (…) Le pire pour Hollande est qu’il a annoncé que sa présidence serait un retour à la normalité après (…) les années bling-bling de son prédécesseur conservateur Nicolas Sarkozy », renchérit ABC News.
Pour le New York Times, l’affaire Cahuzac est la pire chose qui pouvait arriver au chef de l’Etat français. « Déjà abattu par l’infortune économique et la baisse de sa popularité dans les sondages, François Hollande s’est précipité pour restaurer la confiance dans son leadership et son gouvernement », relate le quotidien.
« Hollande a annoncé une série de réformes, incluant l’interdiction d’exercer une fonction publique pour les personnes ayant été reconnues coupables de fraude et l’obligation pour tous les ministres et membres du parlement de publier les détails de leur finances personnelles. Pourtant il n’est pas certain que cela soit suffisant. Hollande fait partie des présidents les moins populaires de l’histoire moderne française, moins d’un an après son élection », déplore le Huffington Post.
Enfin, ABC News craint que cette affaire profite aux extrêmes. « Ce dernier scandale pourrait bénéficier aux partis extrémistes comme le Front National de Marine Le Pen ou le Nouveau Parti Anticapitaliste. Les deux ont bondi sur l’occasion pour marquer des points, Marine Le Pen a exigé de nouvelles élections et le NPA a émis des doutes sur le fait que les autres membres du gouvernement n’aient eu aucun doute sur les allégations de Cahuzac ».