Rares sont les Français ou les Franco-américains qui peuvent se targuer de côtoyer un potentiel futur président des Etats-Unis. Laetitia Garriott de Cayeux en fait partie.
Aussi à l’aise en parlant de stratégie d’investissement que de lancement de fusée, petite-fille du planétologue André Cayeux (ou Cailleux) et épouse de l’extravagant astronaute/magnat du jeu vidéo Richard Garriott, cette entrepreneure franco-américaine a co-fondé Entrepreneurs for Hillary, un groupe de chefs d’entreprises de divers horizons mobilisés pour faire élire Hillary Clinton. En coulisses, elle fait aussi partie des équipes de conseillers consultés par la campagne pour mettre en forme ses propositions dans des domaines précis. Sa spécialité: “La politique scientifique et spatiale, les affaires étrangères et l’Europe.” “J’ai un profond respect pour son énergie pendant cette campagne. Cela montre qu’elle se battra jusqu’au bout pour les Américains. Elle s’excuse parfois en disant qu’elle n’est pas son mari ou Barack Obama, qu’elle n’a pas leurs talents d’orateur. Moi, je la trouve franchement bonne. Et elle fait des efforts pour être toujours mieux” .
Elle a commencé à rouler activement pour “Hillary” en 2014 quand elle a acheté le nom de domaine d’Entrepreneurs for Hillary. Elle n’avait alors jamais rencontré la démocrate, mais “j’étais déjà convaincue” , séduite par ses propositions “pro-business” et son parcours. Les chemins des deux femmes se croiseront pour la première fois à Austin en novembre dernier lors d’un fundraiser de E4H. “On m’a demandé si je voulais faire le discours d’introduction. Je disposais de dix minutes. J’ai bachoté avec pas mal de stress pour que mon texte vienne du coeur.” Depuis, elles se sont revues “beaucoup de fois” .
La première fois qu’elle entend parler de l’ex First Lady – son “héros” -, c’était en 1995. “Elle a prononcé son fameux discours de Pékin dans lequel elle a dit que les droits des femmes étaient des droits de l’homme et les droits de l’homme étaient les droits des femmes. ” A l’époque, elle a 17 ans et sa conscience politique s’éveille. Cette année-là, elle participe au GII Junior Summit au Japon, un programme international archi-sélectif destiné à explorer les usages possibles de l’internet naissant. Des pointures comme Nicholas Negroponte (fondateur du media lab de MIT) et le précurseur de l’ordinateur portable Alan Kay sont impliqués dans ce projet qui rassemble quarante-et-un adolescents de douze pays. “C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de l’importance des contributions individuelles que nous pouvions avoir dans l’évolution de la société et de nos communautés. Quand je suis revenue en France, je suis allée voir des entreprises d’informatiques pour les convaincre d’installer des laboratoires d’ordinateurs dans mon lycée pour accéder à internet. Il n’y avait rien en France à l’époque. C’était les débuts des clubs internet. ”
Diplômée de l’ESSEC, la jeune femme brillante découvre les Etats-Unis en faisant un MBA à la prestigieuse Harvard Business School. “J’ai toujours été attirée par les Etats-Unis, en particulier parce que c’est un pays qui embrasse le risque entrepreneurial et l’échec, une étape souvent nécessaire avant de découvrir ce qui marche. C’est une valeur que m’a inculquée mon grand-père très tôt lorsque nous faisions des expériences scientifiques ensemble. ”
“Bien partie pour la Maison blanche”
Après plusieurs postes dans le monde de l’investissement, elle lance son hedge fund, Anja Capital, en 2008, année noire pour l’économie mondiale. Mais son management lui vaut d’être nommée “Rising star” par un magazine financier deux ans plus tard. En 2014, elle monte un autre business, dans le secteur spatial cette fois-ci: Escape Dynamics. Son ambition: abaisser les coûts de lancement dans l’espace en remplaçant le système traditionnel de propulsion chimique par une technologie basée sur les micro-ondes. L’espace est un domaine qu’elle connait bien: son mari Richard Garriott fait partie de la poignée d’astronautes-citoyens à être montée à bord de la Station Spatiale Internationale (moyennant 30 millions de dollars, selon plusieurs médias). Avec lui, elle fait partie des premiers investisseurs de SpaceX, l’entreprise d’astronautique du milliardaire Elon Musk, un des seuls prestataires privés à assurer le transport de fret vers l’ISS. Elle est allée jusqu’à suivre une formation en Russie pour faire des sorties dans l’espace, même si elle “préfère mettre au point les technologies qui permettront à d’autres de le faire. ”
Les applications économiques de la technologie mise au point à Escape Dynamics étaient potentiellement révolutionnaires. Fast Company a nommé l’entreprise parmi les plus innovantes du secteur. Mais l’aventure s’arrête fin 2015 en raison de coûts de R&D trop élevés. La cheffe d’entreprise peut donc se consacrer pleinement à sa nouvelle aventure: s’assurer qu’Hillary Clinton décroche la nomination et la présidence. Et pour sa candidate, elle n’hésite pas à sortir de New York, où elle habite avec ses deux enfants. Elle est notamment allée frapper aux portes dans l’Iowa avant la primaire de février dernier. “Elle est très bien partie pour la Maison blanche” juge-t-elle. Venant de quelqu’un habitué à viser la lune…
0 Responses
69% des Americans expatriés ont voté pour Bernie. Go Bernie.
Pourvu que ce soit vrai, Mais a propos, qui sont ces Americains expatries ?
Gsi cette dame a un papa, Monsieur Cayeux et un mari monsieur Garriott son nom est Gariott-Cayeux et non Gariott de Cayeux….. on voit déjà les prétentions….