L’administration Trump continue son offensive contre les visas de travail. Elle a annoncé aujourd’hui des modifications significatives dans l’attribution des visas H-1B qui pourraient voir le nombre de bénéficiaires diminuer. Les changements concernent à la fois la définition des emplois susceptibles de justifier un H-1B et le niveau des rémunérations minimum exigées.
La première règle annoncée par le Department of Homeland Security (DHS) vise à diminuer le nombre d’emplois donnant droit à un H-1B en limitant la définition des “specialty occupations” (emplois spécialisés) qui permettent de demander un tel visa. Le programme H-1B est prévu par la loi, l’administration ne peut donc y mettre fin (promesse de Donald Trump) sans passer par le Congrès. Mais la définition de ce que sont ces “specialty occupations” relève elle de l’administration et peut donc être modifiée par décret. Désormais, “nous allons limiter la définition, aujourd’hui très large, qui permet à certains employeurs d’abuser du système” a annoncé mardi Ken Cuccinelli, le N°2 du DHS lors d’une conférence de presse.
La seconde règle, édictée par le Department of Labor, va augmenter le salaire miniumum requis pour ces titulaires de visas H1B que l’administration Trump accuse de faire une “concurrence déloyale” aux salariés américains. “C’est de loin une des réformes les plus importantes faites au programme H-1B ces 20 dernières années” s’est félicité Patrick Pizzella, adjoint au Secrétaire au travail de Donald Trump.
Au total, les officiels estiment que jusqu’à un tiers des dossiers présentés pourraient être rejetés à la suite de cette réforme. La règle sur le salaire minimum va entrer en vigueur immédiatement; celle sur la définition des emplois spécialisés dans 60 jours.
Il faut noter que la délivrance des H-1B étant pour le moment suspendue jusqu’à la fin de l’année, cette réforme ne s’appliquera qu’en 2021, si le pouvoir n’a pas changé d’ici là.