Avec ses yeux en amande et ses longs cheveux blonds, Laura Weissbecker n’a rien d’une Chinoise. Et pourtant, elle considère ce pays comme sa patrie adoptive. C’est ce que l’actrice française, installée à Los Angeles depuis quatre ans, raconte dans son livre Comment je suis devenue chinoise, paru aux éditions Tchou le jeudi 6 octobre en France, Suisse et Belgique.
Avec émotion, un peu de poésie et d’humour, elle revient sur sa carrière, de ses débuts comme comme mannequin – « un job alimentaire » – jusqu’à ses rôles dans « Versailles, le rêve d’un roi » ou « Malgré-elles », qui retrace un pan de l’histoire de l’Alsace, d’où l’artiste est originaire.
Mais sa vie prend son envol dès le casting de “Chinese Zodiac” , réalisé par Jackie Chan. “J’ai auditionné devant le réalisateur en personne. J’ai dû jouer en anglais, d’abord. Puis, j’ai refait la scène sans texte à la main. Il voulait que je sois capable de mémoriser rapidement.” L’actrice strasbourgeoise a dû faire mouche puisqu’elle décroche un rôle important, celui d’une comtesse caustique.
L’écriture d’une poésie comme point de départ
Débuté fin 2011 en France, le tournage se poursuit en Chine. « Ce fut très difficile à Pékin où on dormait peu et il faisait très froid (-30 degrés) ». Mais le séjour à Taïwan fut aux antipodes. Au gré des prises, elle découvre aussi un réalisateur-acteur sans ego, qui pour donner l’exemple, “passe l’aspirateur” ou “ramasse des déchets à l’éprouvette dans un port” . Ces anecdotes, elle les consigne par écrit entre deux scènes.
Un déclic va survenir lorsque Jackie Chan lui demande de réciter une poésie en français dans le film. « Comme j’écris depuis toujours, je lui ai proposé de faire une composition personnelle. » Prenant plaisir à jouer avec les alexandrins et les rimes, elle décide d’écrire des poèmes pour tout le staff de la production.
Dans son ouvrage, Laura Weissbecker raconte aussi sa découverte de la culture asiatique par les arts martiaux et la langue. « J’ai commencé à apprendre le chinois durant le tournage, le staff ne parlant pas anglais. Et l’été suivant, j’ai effectué une Summer Class sur la côte est américaine» . Résultat: elle brille durant la promotion du film, sorti en 2012, s’exprimant en mandarin.
« Cela a fait la différence. Quand j’ai reçu le prix de « Best Global Emerging Actress » (meilleur espoir féminin) du jury des prestigieux “Huading Awards” de Macao, j’ai prononcé un discours en chinois. Ils m’ont adopté quand ils ont vu que je parlais leur langue », assure-t-elle, toujours émerveillée. Cela lui vaut toujours d’être invitée à remettre des Prix ou d’être juré dans des festivals chinois.
“Comment devenir chinois” en prose
Le coup de coeur est réciproque, puisque Laura Weissbecker évoque une “soeur d’adoption“ et de nombreuses invitations à venir chanter en Chine. Cette culture l’a énormément influencée durant les trois années d’écriture. La preuve: le livre se découpe en cinq parties, représentant les cinq éléments (le métal en fait partie dans la culture chinoise). Il comprend notamment un guide humoristique pour devenir chinois.
Depuis ce tournage, Laura Weissbecker s’est consacrée à l’écriture, et a mis sa carrière entre parenthèses à cause de sa grossesse et d’ennuis de santé. Aujourd’hui, elle s’essaye notamment à la littérature pour enfants. « Je travaille également sur un livre en anglais. Pour cela, j’ai débuté un workshop à UCLA », précise-t-elle. Outre la promotion de son livre en France, elle prépare la production d’une comédie chinoise, qui sera tournée entre la France… et la Chine bien sûr.