Il faut quelques secondes d’ajustement entre le soleil éblouissant de l’extérieur et la lumière tamisée des studios. Puis peu à peu se distinguent les touches et manettes clignotantes de la table de mixage, les écrans et surtout le son, redoutable. Nous sommes dans les studios de doublage Dubbing Brothers situés en plein coeur de l’industrie du cinéma à Burbank.
Fondée à Paris il y a plus de 20 ans, la société est aujourd’hui leader sur son secteur et double tous les plus grands films américains à destination du marché européen. Au compteur récemment : Avatar, Alice au Pays des Merveilles, Iron Man 2 ou encore Shreck.
“Doubler un film, ce n’est pas simplement trouver une bonne traduction, il faut aussi, pour que l’illusion soit créée, que cette traduction soit synchrone avec le mouvement des lèvres des acteurs à l’écran”, explique d’emblée Philippe Taieb, le directeur de Dubbing Brothers. “Ajoutez à cela l’adaptation des références culturelles, par exemple Shreck est bourré de blagues qu’il est très difficile de traduire telles quelles, il a fallut qu’on fasse en sorte que dans chaque langue, ça fasse rire tout en étant synchro”, précise Fred Taieb, le frère de Philippe qui tient avec lui les rênes de l’entreprise.
Dubbing Brothers a son siège à La Plaine-Saint-Denis, le quartier des studios de télévisions parisiens. Mais le groupe s’est agrandi au fil des ans et à ouvert des succursales en Belgique, en Allemagne, en Italie et dispose d’un partenariat avec un studio espagnol. “La clef de notre succès, c’est d’assurer un doublage avec des comédiens locaux”, explique Philippe Taieb. Si les séries télévisées représentent le gros des doublages, Dubbing Brothers voient tout de même défiler pas moins de 100 films par an.
“Nous sommes le maillon invisible de la production cinématographique”, sourit Fred Taieb, qui passe la plupart de son temps aux manettes de gigantesques tables de mixage. Symbole de ce métier de l’ombre, les noms des comédiens assurant le doublage ne sont indiqués au générique que depuis 1995, à la suite d’une longue grève.
Philippe Taieb dit passer un tiers de son temps dans ses studios de Los Angeles “cela ne se justifie pas tellement”, convient-il, l’essentiel de son activité étant en Europe. La première fois qu’il a mis les pieds à LA, c’était à la fin des années 80 et, à la différence de nombreux Français qui viennent s’y installer il a “tout de suite aimé”. “Les gens sont ouverts et accessibles, il fait beau et il y a une qualité de service qu’on ne trouve nulle par ailleurs”. Philippe, le méditerranéen originaire de Tunisie et arrivé à Paris lorsqu’il n’avait que 7 ans, vit son California Dream. Le self made man grisonnant roule en décapotable et habite Beverly Hills.
Mais il a toujours des projets pleins la tête. Celui qui lui tient à coeur est de développer le doublage des films étrangers en anglais. Les Américains, comme beaucoup de pays en dehors de l’Europe de l’Ouest, regardent les films étrangers avec des sous-titres. Question de culture. Reste que le cinéma étranger aux Etats-Unis est réservé à une élite et que le doublage permettrait, pense les Taieb, de le rendre plus accessible, notamment certains types de films comme L’Arnacoeur, une comédie romantique à la française (projeté en ouverture du festival COLCOA de Los Angeles en avril dernier).
“Le vrai problème, c’est qu’il n’existe pas de bon doublage en anglais”, selon Fred Taieb qui pense que “les Américains préfèreraient que le doublage d’un film étranger soit assuré par les acteurs eux-mêmes, pour plus d’authenticité.” Un Gérard Depardieu ou Jean Reno qui double son rôle en anglais… L’accent frenchie fera-t-il la différence? “Ca donnerait en tout cas un véritable coup de fouet à l’industrie du cinéma français.”
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Et dire que cette société a exploité allègrement pendant des années des salariés qui subissaient des rythmes de travail impossible à des salaires misérables. J’en suis parti il y a quelque temps et suis soulagé d’avoir quitté le néo-despotisme libérale où on donne le moins possible aux employés tout en sachant qu’ils vont réclamer l’usufruit de leur travail. Pendant ce temps là, la direction depuis sa tour d’ivoire se grave de villas, yacht, collections de voitures et bijoux dans un paternalisme bien codé et vante aux nouveaux jeunes employés encore pleins d’illusions le monde magnifique du cinéma où l’envers du décor est bien glauque. Il temps de suivre nos amis du maghreb et de prendre aux voyous ce qui revient de droit aux salariés. Il est grand temps de faire changer le cap et de plafonner enfin les salaires et autres avantages !!!
Et dire que cette société a exploité allègrement pendant des années des salariés qui subissaient des rythmes de travail impossible à des salaires misérables. J’en suis parti il y a quelque temps et suis soulagé d’avoir quitté le néo-despotisme libérale où on donne le moins possible aux employés tout en sachant qu’ils vont réclamer l’usufruit de leur travail. Pendant ce temps là, la direction depuis sa tour d’ivoire se grave de villas, yacht, collections de voitures et bijoux dans un paternalisme bien codé et vante aux nouveaux jeunes employés encore pleins d’illusions le monde magnifique du cinéma où l’envers du décor est bien glauque. Il temps de suivre nos amis du maghreb et de prendre aux voyous ce qui revient de droit aux salariés. Il est grand temps de faire changer le cap et de plafonner enfin les salaires et autres avantages !!!