En bouclant une nouvelle levée de fonds le 20 mai 2020, la jeune pousse française est forte d’un financement total de 14 millions de dollars. Elle projette désormais de s’installer sur San Francisco. Un bel exploit pour ce projet étudiant démarré en 2015 par Pierre Burgy, Aurélien Georget et Jim Laurie, respectivement CEO, CPO et CTO de Strapi. .
La société produit un CMS, un logiciel de gestion de contenu permettant de contrôler tout ce qui va être affiché sur un site internet. A la différence des CMS traditionnels, Strapi présente une architecture simplifiée, dite ‘sans tête’, qui va s’appliquer facilement à tout type de plateformes, qu’il s’agisse d’applications mobiles ou d’objets connectés. Le logiciel est aussi open source. Le code du programme est public et peut donc être repris, modifié et personnalisé par n’importe quel développeur. Cette accessibilité et cette souplesse d’utilisation ont séduit une communauté de dizaines de milliers d’utilisateurs dans le monde, parmi lesquels des organisations comme la NASA et des entreprises comme Walmart et IBM.
Les trois fondateurs de Strapi se sont rencontrés sur les bancs de l’HETIC, la grande école parisienne des métiers du numérique. « On travaillait en tant que développeurs indépendants en parallèle de nos études », se souvient Pierre Burgy. Les trois camarades de promo réalisent pour des clients internationaux de nombreux sites internets en utilisant des CMS traditionnels. Ils s’aperçoivent très vite des limites de ces derniers. « On a décidé de créer notre propre outil… puis on s’est aperçu que l’on n’était pas les seuls à avoir besoin d’un tel outil ».
Viennent ensuite leurs premières expériences de levées de fonds. « Le monde de l’investissement est un tout petit monde : pour y rentrer, il faut un bon réseau composé d’investisseurs mais aussi et surtout d’autres entrepreneurs », constate Pierre Burgy. « Il faut aussi avoir une vision très claire de son marché afin de déterminer comment on va se différencier des concurrents. Enfin, il faut être capable de prouver qu’on a su créer et faire connaître son produit, notamment en montrant des chiffres de croissance et en s’associant avec des entreprises ».
« Strapi a toujours eu une ambition internationale », explique Pierre Burgy. Si le logiciel est populaire aussi bien en France qu’en Chine et au Brésil, c’est aux Etats-Unis qu’on trouve un quart de ses utilisateurs. Afin de se développer davantage sur ce marché, la société a récemment embauché à San Francisco son vice-président marketing. L’une de ses missions sera de promouvoir les fonctionnalités payantes qui seront bientôt ajoutées au logiciel. « Avec le confinement mis en place [en raison de la crise du covid-19], on a quand même senti que certaines entreprises devenaient plus frileuses », avoue le CEO. « Mais on devrait signer nos premiers contrats dans les prochaines semaines ».