Le casque sur les yeux, armé de deux contrôleurs, nous voilà plongés dans la peau d’Iskender, un prince en quête de la “fleur d’immortalité”, navigant à 360 degrés, au milieu des esprits d’un monde oublié fantasmagorique. L’objectif: capturer des pétales virtuels contenus dans des créatures magiques qui dansent autour de nous, tout en se laissant porter par une musique envoutante, inspirée du compositeur Paul Dukas.
Création du studio parisien Innerspace, spécialisé dans la réalité virtuelle, “Firebird” mêle musique, chorégraphie, narration et jeu. “C’est une nouvelle forme de divertissement qui se développe. Ce que l’on appelle la Virtual Reality (VR) experience. A mi-chemin entre le film et le jeu interactif”, explique Marc Jackson.
Ce business angel franco-américain est le fondateur de Seahorn Capital Group, un accélérateur de start-ups européennes, basé à Venice, spécialisé dans le domaine des contenus de réalité virtuelle et augmentée (VR/AR). Innerspace est l’une des jeunes pousses prometteuses avec lesquelles travaille Marc Jackson.
“J’aide plusieurs entreprises européennes – françaises, allemandes, suisse … – à atteindre le “niveau supérieur”, en établissant des bureaux et holdings aux Etats-Unis, afin qu’elles puissent y construire des relations stratégiques dans l’industrie du VR/AR (notamment parce que le fait d’être implanté aux Etats-Unis est souvent perçu comme un gage de sérieux), explique Marc Jackson. Mon but est aussi de les aider à lever des capitaux auprès de Venture Capitalists américains. En Europe, il n’y a pas beaucoup de VC qui soient prêts à investir massivement dans les entreprises de contenu de VR/AR”.
Détecter les tendances en avance
A Los Angeles, en revanche, les capitaux affluent pour financer ce domaine en plein essor dans la Cité des Anges. En 2014, le rachat d’Oculus (une start-up basée à Irvine, spécialisée dans le domaine de la réalité virtuelle) par Facebook, pour 2 milliards de dollars, a marqué un véritable tournant. “Grâce notamment à l’influence d’Hollywood, Los Angeles est actuellement la ville leader dans le domaine du contenu de VR/RA, estime Marc Jackson. Son avance va probablement se confirmer et s’étendre petit à petit à d’autres disciplines que le divertissement, comme l’architecture et l’immobilier”.
Implanté en plein coeur de la Silicon Beach de LA, où sont présents tous les géants de la Tech (de Google à Facebook en passant par Snapchat), Marc Jackson partage ses locaux avec la multinationale française Havas. Baptisé “Havas 18”, ce bureau a été ouvert en 2013 “dans le but d’être pro-actif dans de nouveaux domaines en plein développement comme celui de la VR”, raconte Thomas Jorion, responsable de la stratégie et de l’innovation.
“Nous faisons de la recherche universitaire, travaillons avec des start-ups, des VC. Notre but: détecter avec 18 mois d’avance, les nouveaux sujets qui émergent, les comprendre et les activer en aidant les marques avec lesquelles nous travaillons à comprendre ce qu’elles peuvent faire avec ces nouveaux outils”. Havas a créé d’autres bureaux de ce type à Seoul et Tel Aviv. Aux Etats-Unis, le choix de Los Angeles a été une évidence. “LA, c’est un marché-test, très centré sur le consommateur. Mais c’est surtout la convergence de la Tech, du contenu et de la culture”.