Les amateurs de pâtés en croûte, pithiviers et autres brioches feuilletées ont dû patienter tout l’été pour en déguster à nouveau. Fin août, après trois mois de travaux, Maison Nico a rouvert ses portes, et la queue de gourmets (et de gourmands !) s’est instantanément reformée devant l’épicerie fine située dans Jackson Square.
Lancée fin 2020, Maison Nico surfe sur l’engouement d’une clientèle pour un savoir-faire charcutier que peu maîtrisent à San Francisco. Les clients s’arrachent ces mets délicats qui mêlent des saveurs inédites, comme le pâté en croûte canard, pomme et boudin noir, ou l’aspic de la mer au vivaneau et confit de tomate. La brioche feuilletée a vu sa renommée exploser sur les réseaux sociaux, et sa popularité ne se dément pas.
C’est ce succès qui a dicté la récente fermeture de Maison Nico. « On était à cours de produits à la mi-journée, car nous n’avions pas les moyens de produire plus, explique Nicolas Delaroque, fondateur de Maison Nico. Nous avons alors décidé de réaliser les travaux qui permettraient de répondre à cette forte demande. »
Un nouveau four et une étuve sont ainsi venus compléter la cuisine ouverte, et le laboratoire en sous-sol a été réaménagé pour augmenter la production de viennoiseries et pâtisseries. « Auparavant, nous devions alterner le sucré et le salé dans les fours. Maintenant, nous avons des fours dédiés, ce qui permet de bien faire pousser les pâtes pour les viennoiseries. Avec ce nouvel agencement, on peut produire le volume nécessaire pour répondre aux demandes de nos clients. »
À voir la file qui serpente dans la rue, les tables sur le trottoir qui sont toutes occupées, les clients qui défilent devant le comptoir, et les plateaux de croissants, de brioches feuilletées et de pains au chocolat dans les vitrines en continu, Maison Nico semble avoir trouvé son allure de croisière.
Le menu s’est par ailleurs étoffé : « Nous avons étendu notre gamme, avec des pains au chocolat, des croissants aux amandes et fruits de saison, des tartelettes, des choux.. » La clientèle a, elle aussi, évolué avec le retour des employés dans les bureaux du Financial District. « Ils s’arrêtent le matin pour boire un café et manger un croissant, ou à la sortie du bureau pour un verre de vin et de la charcuterie », note Nicolas Delaroque. « On a également gardé les fidèles qui nous suivent depuis l’époque du restaurant. »
En effet, avant Maison Nico, Nicolas Delaroque était à la tête de Chez Nico, un restaurant étoilé au Michelin. En 2020, gardant le même bâtiment, le chef a décidé de se réinventer en lançant une épicerie fine. Pas question de revenir au restaurant, l’arrivée des nouveaux fours ayant mangé une bonne partie de la salle à manger d’antan.
En revanche, Nicolas Delaroque prévoit d’étendre encore son menu, ainsi que ses horaires : « On envisage d’organiser les soirées avec un sommelier qui présenterait une sélection de vins et les associerait avec notre charcuterie. »
Maison Nico, 710 Montgomery Street San Francisco. Site