Il faut prendre le “path”, cet équivalent moderne et propre du RER parisien, pour aller jusqu’à la Red Bull Arena située dans une zone industrielle à Harrison dans le New Jersey. Construit à une quinzaine de kilomètres de New York en 2010, ce stade “à l’anglaise” de 25 000 places est la forteresse des New York Red Bulls, l’équipe de MLS rachetée par la firme au taureau en 2006.
Plusieurs joueurs français ont marqué l’histoire du lieu comme Peguy Luyindula entre 2013 et 2014, et surtout Thierry Henry de 2010 à 2014. Un drapeau trône d’ailleurs à l’intérieur du stade en hommage à l’ancien joueur d’Arsenal et de l’Équipe de France qui a marqué 52 buts en 135 matches à New York. La Red Bull Arena a également accueilli de nombreux matches internationaux depuis son inauguration comme le Trophée des champions en 2012 entre l’Olympique lyonnais et Montpellier HSC.
Dans une ville qui ne s’est pas construite sur le football, les infrastructures manquent terriblement. Il suffit de se balader à Manhattan ou à Brooklyn pour voir que de nombreux terrains de baseball sont transformés en terrain de “soccer”, pour faire face à une demande toujours plus forte des équipes locales et des joueurs du dimanche. Il en est de même pour les clubs professionnels. Le New York City FC, possession du City Football Group (très riche propriétaire émirati), évolue depuis sa création en 2015 sur la pelouse du Yankee Stadium dans le Bronx, un stade de baseball non adapté et bien trop grand pour lui (54 000 places). Le City Football Group a pourtant promis à ses supporters de bâtir une enceinte dédiée, et aurait peut-être enfin trouvé le lieu idéal au sud du Bronx, mais rien n’est encore officiel, sept ans après.
En attendant, le NYC FC est dans l’obligation de jouer cet été ses matches à domicile à la Red Bull Arena, pelouse de son rival direct, faute d’avoir trouvé des créneaux disponibles au Yankee Stadium. Un situation vécue comme un affront par les fans du club, qui désespèrent. Ils étaient plusieurs dizaines à manifester devant le Yankee Stadium le 15 mai pour le dernier match de l’équipe dans le Bronx.
Décidément le lieu de tous les footballs, la Red Bull Arena accueille également le troisième des quatre clubs professionnel de la ville, le Gotham FC (équipe féminine de New York) depuis cette année. Les filles jouaient jusqu’ici au MCU Soccer Park de Montclair (NJ), un terrain universitaire situé à près de 30 kilomètres de Manhattan. Loin d’être idéal. Enfin, le New Amsterdam FC, qui évolue en NISA (troisième division américaine), délocalise ses matches à domicile au Hudson Sports Complex à 1h30 au nord de New York, et cherche désespérément (lui aussi) à se rapprocher de la ville.