Le cliché a fait le tour du monde. Cécila Sarkozy en chemise blanche, tout sourire, accompagnant les infirmières bulgares libérées par Kadhafi sur le tarmac de l’aéroport de Sofia. C’est cette même image, au ralenti, qui est projetée dans un clip sur l’écran placé dans l’une des salles presitigieuses de la New York Public Library. Celle qui reçoit s’appelle …Cécilia Attias. Ses invités sont venus fêter sa première année à la tête de sa fondation.
« Vous avez remarqué que ma fondation s’appelle « Cécilia Attias foundation for women» précise-t-elle quelques heures avant le début du dîner préparé par le très réputé chef français Daniel Boulud. Installée très simplement dans une arrière-salle, l’ancienne Première Dame de France se prête sans condition au jeu des questions-réponses. «Hier soir j’étais à un dîner, personne ne savait que j”avais été mariée à Nicolas Sarkozy. Aux Etats-Unis, je ne suis pas connue, je ne suis pas un personnage public… Bien sûr que mon ancien nom a aidé au début” dit-elle avec franchise « mais aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas. Les gens viennent nous voir pour ce que nous faisons et non pas pour le nom que je portais ».
Cela fait un an que Cécilia Attias a lancé son mouvement d’action pour les femmes. Elle l’avait annoncé en Californie, aux côtés de Maria Shriver, 1st Lady de Californie, épouse du «Gouvernator», en pointe sur les questions féminines. Depuis, la fondation a grandi. Silence sur le budget, les sommes récoltées, le nom des donateurs parce que « ce serait mal compris en France, question de mentalité ». Mais elle explique, le regard déterminé, qu’elle aide plusieurs associations, souvent méconnues, un peu partout dans le monde. « Ma fondation sert de plateforme. Avec nos moyens, financiers ou logistiques, nous aidons des femmes et des associations très différentes. Par exemple Hours, une association dans le Bronx qui s’occupe de femmes ayant eu un bébé en prison. Nous soutenons aussi une petite organisation en Ukraine, des femmes prostituées auxquelles on a confisqué le passeport. Ou encore une association de femmes voilées en Afghanistan. Et un hôpital en Israël qui travaille sur le cancer du sein“.
L’heure du dîner approche. En jean, pull débardeur en peau de mouton, 2 téléphones à la main, Cécila Attias fait le tour des tables. Richard son mari s’est assis pour vérifier que les invités pouvaient voir le pupitre d’où elle s’exprimera. Elle demande que les magnifiques fleurs blanches et pourpres qui décorent les tables chaleureuses soient recoupées pour ne pas obstruer la vue. Du travail de pro. Celle que l’on appelle sans doute trop facilement «Cécilia» mais qui peut vous renvoyer un glacial «monsieur» quand elle est contrariée par un détail, déteste l’approximation. Elle a baigné dans la politique et ce qu’elle peut avoir de mise en scène. Lui navigue dans la pub et le monde des affaires. Le couple Attias maîtrise parfaitement la communication évenementielle.
Sur scène Julia Migenes répète. Carmen retentit brièvement. « J’en ai la chair de poule » murmure Cécilia en prenant une photo de la chanteuse. Elle avoue qu’en passant à côté du piano elle a été tentée de s’assoir pour jouer. Elle aurait pu sans doute devenir pianiste. Comme son arrière grand-père, également compositeur. «Je joue toujours, mais seule, quand il n’y a personne autour de moi ». A 52 ans, Cécila Attias donne l’image d’une femme épanouie mais sous contôle. Elle habite Upper East Side et passe ses week-ends dans la maison familiale du Connecticut. Quand on lui parle de son nouveau statut de jeune grand-mère, elle appuie sur la touche de son blackberry pour montrer la photo de son petit-fils. «Vous avez vu comme il est mignon mon petit nain de jardin» lâche-t-elle en éclatant de rire.
Cécilia Sarkozy ne semblait pas «aimer» son statut et sa fonction de Première Dame. Cécila Attias donne le sentiment de «maîtriser» son destin désormais. Femme publique au service des femmes anonymes. Elle raconte que sa nouvelle vie était une évidence après son divorce. «Je n’ai pas cherché une voie. Je vis ma vie. Je suis riche de mes expériences, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai connu beaucoup de gens, beaucoup de situations». Elle poursuit d’une voix douce mais d’un ton ferme: «Je pense qu’on est riche de ses expériences. Et à un moment donné c’était comme une évidence pour moi qu’il fallait rendre un tout petit peu de ce que j’avais reçu dans la vie. Je pense que sur terre, on doit passer et laisser quelque chose. En tout cas essayer de construire et de ne pas être passée pour rien. J’ai donc eu envie de faire cette fondation ».
Jeudi soir Cécilia Attias a remis plusieurs prix à des femmes « symboles ». La compagne du maire de New York, Diana Taylor. Christiane Amanpour, journaliste emblématique de CNN, Sister Tesa Fitzgerald, responsable de l’association Hours dans le Bronx ou encore Melanne Verveer, Ambassadrice américaine pour les questions féminines. Parmi les invités, un mélange de diplomates onusiens, de journalistes américains influents , de chefs d’entreprise, de banquiers et d’artistes. Et un Sarkozy ! Olivier, demi-frère du Président de la République qui habite New York depuis très longtemps. Contrairement à une idée reçue, Cécilia Attias ne refuse pas de parler de son passé. Elle le fait avec prudence. En pesant ses mots et avec précision lorsque l’on aborde les questions politiques. Son regard sur l’action de Nicolas Sarkozy ? «Je pense que c’est un homme d’Etat, je pense qu’il a un vrai courage politique et je souhaite de tout coeur que la France , comme le reste du monde, sorte de la crise économique parce que l’on traverse vraiment des moments compliqués». Sur la loi interdisant le port du voile en France ? «Je n’y habite plus ce serait difficile pour moi de prendre une position tranchée. J’ai vécu dans des pays arabes et j’ai vu cette perte d’identité que représente le voile. Mais cette question est beaucoup plus complexe qu’on le dit souvent“.
Elle évoque enfin avec beaucoup d’amour et d’humour son fils Louis. «Il fait rigoler tout le monde au Lycée Français de New York, c’est un grand comédien, très drôle” même si elle souhaiterait qu’il se concentre davantage sur son travail. Elle confirme au passage, en réponse à une question, que Nicolas Sarkozy , Carla Bruni-Sarkozy et elle même se sont vus en Septembre au moment de l’Assemblée générale de l’ONU. «C’était comme un cadeau pour Louis. Mon fils était absolument ravi de voir papa et maman ensemble. Je pense que nous avons un petit garçon en commun et qu’on ne peut pas l’oublier, nous sommes des gens raisonables et c’est très bien pour ce petit garcon de voir ses parents réunis sans aucune agressivité».
Et Carla ? En fine politique, Cécilia répète ce qu’elle dit invariablement depuis qu’elle a pris sa succession à l’Elysée. «Je la respecte énormément mais je n’ai aucun regard à porter sur elle». En accompagnant Nicolas Sarkozy à Washington dans le bureau de celui qui était à l’époque, en 2006, sénateur de l’Illinois, Barack Obama lui avait glissé à l’oreille : «vous faites le métier le plus difficile, femme d’homme politique». Quatre ans plus tard, son ex-mari est chef d’Etat, Barack Obama dirige les Etats-Unis. Cécila Attias elle préside la fondation qui porte son nom. Elle n’est plus la «femme de».
Le site de la fondation.
Retrouvez l’interview audio réalisée par Philippe Antoine pour RTL
0 Responses
Que de chemin reste a faire pour ces femmes, pour qu’elles restent elles meme. La pauvre Carla et Cecilia on du changer le nom pour devenir la femme de. Qu’ils fusse president ou chomeur ne pourraient-elles garder leur nom, et avoir la meme aura. Ou bien c’est parce qu’elles doivent utiliser leur nouveau nom etre reconnues? Merci.
En tout cas (7è paragraphe) elle parle comme une vraie diplomate (à moins que ses propos rapportés par le journaliste aient été déformés)!!
Le nom d’Albéniz aurait pu être mentionné dans l’article, tout de même.
Cette femme dans une interview lorsqu’elle était à Dubaï, se disait fascinée par le nombre de grues qu’il y avait!! “c’est ici qu’il se passe des choses…”
Sauf que, manifestement, elle n’avait rien vu des esclaves qui travaillaient autour de ces grues! Aucun mot pour eux!
Elle est toujours la femme de… la femme de M Attias en l’occurence. D’ailleurs c’est son nom à lui qu’elle porte et qu’elle affiche.
Tout ceci me fait sourire, quelle admirable demarche pour ces femmes, tres soucieuses de leur image!!! tout cela devient une habitude de vie, une mode, un club ou on se retrouve entre gens du meme monde qui portent sur le reste des pauvres gens un regard condescendant plus que bienveillant…Cela devient vraiment indescent face a la realite de la vie du commun des mortels qui se battent pour vivre voire survivre. Je refuse d admirer ces personnes qui jouent les fausses humanitaires et pratiquent la charite business , comme Marie Antoinette jouait a la fermiere ..Arretons de les congratuler , de les admirer , elles sont perclues de certitude et manquent de sincerite, d humanite.. La simplicite des benevoles que l on ne voit pas mais qui agissent loin des sunlights meritent mille fois plus de bravo que ces divas …
Il serait intéressant de savoir par des profs du lycée français si le jeune Louis n’est qu’un comédien, ou si c’est une litote.
Tout à fait d’accord avec Colombe, la langue de bois, etc.
Au cas où Mme Attias ne l’aurait pas remarqué, tout le monde laisse une empreinte en ce monde — des esclaves de Dubai aux laveurs de carreaux à Manhattan — et la première trace c’est ce qu’on fait au quotidien dans ses relations avec les autres.
Quant à ceux qui ont des enfants (qui, espérons-le, nous survivront, seront plus gentils, respectueux etc que la génération au pouvoir actuellement), il faudrait peut-être d’abord songer à bien s’en occuper, non ?
Heureusement, la musique d’Isaac Albéniz survivra à tout ce monde-là.
Elle est toujours tres francaise, tres Neuilly. Pour le financement de sa Fondation,elle peut en parler car je crois que nous habitons et travaillons aux Etats-Unis..donc on peut comprendre! Quelle condescance! Quant a sa reussite de FEMME, n’a-t-elle epouse que des hommes de pouvoir, par hasard?
Elle a eu beau traverser l’Altantique, elle confond toujours PR et petits fours.C’est lamentable d’autant plus que Richard Attias lui est un vrai pro de la communication!
Conclusion: Copie a refaire pour une specialiste de la communication!
Avez vous un moyen de nous librer, nous aussi de votre “ex” dont, comme vous, nous ne voulons ni ne supportons plus. Avec mes remerciements
Pas un mot pour Jacques Martin … c’est tellement injuste.
Pitié cessez de chanter les lounages de ces morues, çà devient insupportable d’entendre ces grandes bourgeoises qui n’ont jamais bossé de leur vie et dont le plus gros ” boulot ” est d’être entretenues par leurs riches maris se targuer de défendre la ” liberté ” des femmes. Ce ne sont que des potiches !
il fallait lire les louanges of course. dsl.
Tout à fait du même que Michel P.
Encore une manière de sa faire de l’argent!!!!!!! elle ne voit que l’intérêt!!! Attias aurait des difficultés à parer ses besoins financiers??
En tout cas merci à French Morning/RTL pour cet article édifiant !
C est vrai qu elle est limite quand meme Cecilia, il est temps que nous, citoyens lambda, nous cessions d etre aveugles par les lumieres artificielles de ce genre d individus..Tout le monde a sa part de responsabilites, les medias qui , trop longtemps ont congratules ces nantis, les gens vite endormis par l aura des privilegies, je pense que le premier devoir d un etre humain c est de rester eveille et de ne pas tout gober…Je deviens vehemente quand je vois cette pseudo charite, c est un constat : cela suffit …Je n ai aucune admiration pour eux , et je trouve qu il est temps de leur montrer que nous ne sommes pas dupes de leur simulacre de bons sentiments…