“Je n’ai pas laissé mon combat pour les droits de l’Homme à la porte du ministère!” De réalisatrice à ministre, c’est un changement radical de carrière pour Yamina Benguigui, qui participe pour la première fois à l’Assemblée Générale des Nations unies à New York, au côté de François Hollande.
Jeudi matin, elle participait à une réunion dite de « haut-niveau » sur la République Démocratique du Congo, pendant laquelle elle a demandé de “faire cesser les violences“. Dans l’après-midi, elle rencontrait la presse new-yorkaise pour lancer son Forum Mondial des Femmes Francophones. Une idée partie d’un constat : “Il n’y a pas assez de femmes associées aux prises de décision dans le monde“.
Réalisatrice avant tout, Mme Benguigui a surtout fait parler d’elle à travers ses oeuvres consacrées à la question de l’immigration, à la violence contre les femmes et aux inégalités. Son statut de cinéaste, réalisatrice, et productrice primée l’a propulsée au rang de figure emblématique de l’intégration réussie et du féminisme engagé.
Appelée au premier gouvernement Ayrault en mai 2012, Mme Benguigui est la seule personnalité du gouvernement non issue du sérail politique. Nommée ministre déléguée en charge des Français de l’étranger et de la Francophonie, elle ne conserve que le portefeuille de la Francophonie à la suite du mini remaniement post-législatives. Elle a par ailleurs été nommée représentante personnelle du Président de la République française à l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie), poste auquel elle a succédé à Jean-Pierre Raffarin.
Mme Benguigui décrit son nouveau statut de ministre comme la continuité de son engagement politique. Une mission qui “fait écho à ce que j’ai toujours défendu dans ma vie“, confie-t-elle, se disant prête à mener à bien sa tâche au nom de “cette belle idée qu’est la Francophonie“.
Un combat qu’elle poursuit aujourd’hui à travers son Forum Mondial des Femmes Francophones. Celui-ci se tiendra en mars 2013 à Paris. Il rassemblera 500 femmes francophones pour mettre en lumière les problèmes qui existent aujourd’hui dans les pays de la Francophonie, notamment les mouvements de rébellion qui sévissent en République Démocratique du Congo. “C’est une guerre sans visage, sans images et sans cris. Elle n’intéresse pas les médias. C’est pour cela qu’il faut en parler!“
Pour lancer son projet, Yamina Benguigui a rencontré des femmes francophones engagées, autour d’un déjeuner au Consulat général de France à New York. “Ce déjeuner est très symbolique. C’est le premier relais de cette initiative. Aujourd’hui, elles étaient une dizaine, en mars, elles seront 500“.