Commencée en 2013, l’aventure retail de Morgane Sezalory, la fondatrice de la marque Sézane, connaît depuis quelques années une expansion mondiale et notamment aux Etats-Unis. Elle vient de faire escale à Los Angeles pour 5 mois.
Née sur le net en France, la DNVB (digital native vertical brand) s’aventure d’abord à New-York en 2016, où la créatrice lance un premier site dédié au marché américain. Un an et demi plus tard, en septembre 2017, Sézane inaugure sur la très branchée Elizabeth Street (dans le quartier du Lower East Side) son premier « appartement » new-yorkais.
Le succès étant au rendez-vous, la jeune marque française signe alors avec l’enseigne de grands magasins Nordstrom, un partenariat qui propulse la marque dans cinq villes aux Etats-Unis (Seattle, Chicago, San Francisco, Austin et Costa Mesa en Californie). La marque étend sa conquête internationale en ouvrant une première boutique à Londres, puis fait le grand pas en annonçant l’entrée à son capital du fonds d’investissement américain General Atlantic.
L’expérience à Los Angeles commence véritablement en 2018 au Grove, le centre commercial voisin de Beverly Hills qui réunit notamment Nordstrom et Sephora, où Sézane s’invite aux côtés d’autres marques françaises, ainsi des Sandro et Maje. Pendant trois semaines, la griffe s’offre un petit espace en grand magasin et veut se tester à la clientèle locale. Si le succès est au rendez-vous reconnaît la marque, l’expérience devra être dupliquée à plus grande échelle.
Pour son deuxième pop-up, Sézane choisit depuis quelques jours le centre Platform, coeur du shopping de Culver City aux concept-stores de pointe (The Optimist, Teller, Monocle shop, Broome General Store) et restaurants à la mode (Margot, Roberta’s pizzas). Dans un espace de 100m2, la marque ouvre une boutique aux airs de vacances, teintée d’esprit méditerranéen, de rose pastel et griffée aux quatre coins des slogans de la maison. Sur les portants, une large sélection du vestiaire de l’été, tout fleuri joli au milieu de fauteuils rétro en rotin, tapis marocains et sacs en paille et à froufrous.
Bondée dès son premier jour d’ouverture, la boutique éphémère a attiré les clientes de Los Angeles venues, entre un café et un bol de petits choux sucrés, voir robes et chemisiers. « Morgane Sezalory, c’est le style Emily in Paris importé à Los Angeles, résumait une cliente, ravie de faire la queue. On y retrouve tout l’esprit chic et la légère audace que l’on se fait des parisiennes, toutes les femmes de 25 à 50 ans s’y retrouvent et les prix sont franchement abordables (ndlr, compter entre 110 et 130 euros la chemise). »
Pensée comme les « boutiques-appartements » parisiens de la marque, l’adresse de Los Angeles s’animera pendant toute la durée du pop-up d’ateliers de personnalisation et de broderies. Aux collections de la maison, la créatrice a également choisi de proposer d’autres marques amies, dont les Parfums d’Aimé, et celles avec lesquelles elle noue des collaborations régulières, ainsi du vestiaire français éco-responsable Bobo Choses.
Si l’expérience de Culver City se termine bien, Sézane devrait rapidement confirmer son implantation à Los Angeles. Déjà annoncé en 2019, celle-ci semble avoir juste été retardée par la crise sanitaire mondiale.
Si la marque ne communique pas sur son chiffre d’affaires, différentes sources – Les Echos, Fashionnetwork – estiment que celui-ci aurait progressé de 50 millions d’euros en 3 ans, passant ainsi de 80 millions d’euros en 2018, à 130 millions en 2021.