La Marina 59, petite marina de plaisance où se côtoient pêcheurs et marins, est un centre pour la passion nautique. Depuis l’année dernière, la Marina 59 accueille des événements artistiques en tous genres. Nous vous parlions la semaine dernière du festival Sea Worthy. Dans le cadre de ce festival, le Marina 59 de Far Rockaway devient une nouvelle fois un espace libre pour l’art.
Arthur Poisson, le conservateur de ce projet, a proposé d’y tenir une exposition par semaine. Pour lui, ce projet est un « work in progress in situ » ouvert à tous : on peut alternativement y assister ou décider d’en être un acteur en participant au projet. Cet espace temporaire artistique, nommé le MarinArt, cherche à créer des ponts entre les différentes communautés qui s’y côtoient et les visiteurs. Il s’agit de créer un lieu où les gens peuvent s’unir, un espace commun : les communautés de Marina 59 sont diverses. On y trouve aussi bien les pêcheurs de longue date, que les navigateurs ou, plus récemment, des artistes venus s’y installer. C’est un mélange de cultures et de classes qu’Arthur Poisson se propose de réunir – afin de lutter contre les tentations de la gentrification isolée. « Cet été, avec le « Boatel » de Constance Hockaday, le vrai enjeu de la mixité sociale a fait son apparition. C’est à chaque fois un nouveau public qui intervenait sur ce territoire», explique-t-il.
Le propriétaire de la Marina souhaitait faire intervenir de plus en plus d’artistes sur son terrain. Arthur Poisson explique qu’il faut «que le public soit prêt à l’accueillir ; il faut donc insérer cet art de façon délicate et intelligente. Il faut proposer un enjeu attractif autant pour les artistes que pour les plaisanciers ».
Fraîchement arrivé à New York de sa France natale, Arthur Poisson est un jeune artiste dont l’intérêt fondamental – les hommes – se manifeste dans son rapport à l’art et à l’architecture, des disciplines qui peuvent créer « le lien social » et « toucher les gens », dit-il. Comme il l’explique lui-même, son travail est « constitué d’une multitude de petits collections éparses, d’éléments simples auxquels je donne une seconde vie, une autre valeur. » Il explique qu’il a choisi de venir à New York pour faire partie intégrante de l’effervescence artistique et sociale de la ville : la Flux Factory lui a offert une occasion parfaite pour entrer en plein dans la vie de la métropole.
La première exposition était ouverte du 22 au 24 juillet. Arthur Poisson y présentait des photographies de la marina que lui avaient fourni des anciens plaisanciers locaux. « Tirés en grand format, leur visibilité était assurée dans l’espace ainsi que sur les docks, permettant à tous de voir que quelque chose prenait place dans les containers. »
On peut se rendre au Marina 59 chaque week-end d’août pour découvrir une nouvelle exposition dont les thèmes centraux demeurent les mêmes : l’histoire de la Marina, les questions nautiques et la mixité sociale.
Loin de la prétention bobo à vouloir investir certains lieux en en faisant disparaître les habitants originaux, le MarinArt est une expérience unique: une galerie d’art qui n’en est pas tout à fait une, une marine de plaisance qui se révèle être bien plus encore, le Marina 59 accueille un événement qui vient enrichir toutes les autres activités du festival Sea Worthy. L’expérience en vaut certainement le détour.
MarinArt, au Marina 59, 5914 Beach Channel Drive, Far Rockaway