Lorsqu’on arrive aux abords de La Maison d’Art, près de la 8ème avenue, le quartier vous met tout de suite à l’aise. Le Bed&Breakfast se situe dans une rue tranquille bordée par des maisons typiques en pierre. C’est au numéro 259 West que Stéphanie Calla, fondatrice des lieux, vous accueille.
Stéphanie Calla est originaire de Lorraine. Très vite sa vie privée l’emmène en Caroline du Nord. En 2000, c’est le déménagement qui va tout changer, elle débarque avec mari et enfants à Harlem. Elle tombe amoureuse de l’atmosphère chaleureuse du quartier et se lie d’amitié avec la communauté africaine francophone. Dès lors, plus question de déménager, “je me sentais vraiment appartenir à un groupe” explique-t-elle. En 2006, lors de l’achat de la maison, toute la famille s’installe et Stéphanie, alors employée d’une banque, décide de louer une ou deux chambres à des étudiants européens en galère.
L’idée d’articuler art, décoration et événementiel fait son chemin. “Elevée par le magazine Art et Déco” comme elle s’amuse à l’expliquer, associer tourisme et galerie d’art a toujours été naturel pour elle. En 2009, la famille déménage dans le sous-sol et les rénovations des chambres commencent. Concernant le nom, le souhait était de trouver un nom français, “c’est mon identité et il y a une touche française partout” explique Stéphanie. Chaque chambre dispose d’un thème avec un artiste et une décoration qui correspond. Pour le mobilier elle fouille les friperies et mixe vintage et recyclés. Le but est clair: “je veux que mes clients aient leur maison dans Harlem, avec une ambiance et une galerie d’art personnelle qu’ils ne pourraient s’offrir dans leur vie quotidienne” assure Stéphanie.
Pour développer la galerie, située au rez-de-chaussée, elle s’associe en 2010 à un coordinateur, Hugues Asdrubal, qui l’aide à trouver de nouveaux artistes locaux. Grâce à lui, elle découvre les associations qui permettent de tisser un réseau social. “Je fonctionne au coup de coeur, Hugues c’est le pro, moi j’ai l’oeil du client” assure la fondatrice. Tout comme les chambres, les expositions se font par thèmes et chaque ouverture donne lieu à un événement musical.
Parmi les projets 2013, La Maison d’Art lance un petit-déjeuner et en mars l’ouverture du jardin artistique. Artistique toujours avec un grand A, “pas de discriminations et toujours de la variété!” clame t-elle avant d’éclater de rire.
A 41 ans, son accent lorrain intacte, Stéphanie vit de ses passions. Après quatorze ans à Harlem elle se sent “sinon Américaine, en tout cas New Yorkaise!“. Désormais, entourée d’une équipe majoritairement française, “involontairement” confie t-elle, tous travaillent dans une ambiance détendue et s’appliquent à faire rimer travail et chaleur humaine.