Après avoir quitté Lorient, son port d’attache, le samedi 28 mai, le mythique voilier Tara fait sa première escale sur la côte Est, à Miami, jusqu’au 5 juillet. Le bateau est accessible au public à l’Epic Marina les dimanche 3 et lundi 4.
C’est une mission d’ampleur. Le voilier va parcourir près de 100.000 kilomètres en deux ans et demie d’expédition scientifique. Cette première escale à Miami permet à l’équipage de se ravitailler après sa traversée de l’Atlantique, mais donne aussi l’occasion d’embarquer deux scientifiques américains à bord. Soixante-dix chercheurs, océanographes et marins de huit pays vont se relayer à bord de la goélette d’exploration durant cette onzième expédition afin de scruter le Pacifique d’Est en Ouest pour comprendre l’impact des changements climatiques sur les récifs coralliens. “Les coraux couvrent une infime partie des fonds océaniques mais ils regroupent près de 30% de la biodiversité marine, souligne Romain Troublé, le directeur général de la Fondation Tara Expéditions, c’est une véritable oasis de vie très fragile qu’il faut préserver”. Ainsi, près de 40.000 échantillons vont être recueillis et suivront ensuite dix ans d’exploitation des informations.
Une menace sur les océans
Les récifs coralliens sont en proie au changement climatique, mais pas seulement. Le corail, qui est un animal, ingère le plastique sans pour autant le digérer. “Le poids des déchets plastiques pourrait bientôt dépasser celui des poissons dans les océans, alerte Romain Troublé. Si rien n’est fait, les océans pourraient se transformer en véritable décharge à ciel ouvert, c’est terrifiant”.
Au cours de son périple, l’équipe de scientifiques espère également profiter de ses nombreuses escales afin de sensibiliser la population et tenter de faire changer les habitudes de vie. “Je ne suis pas un héros qui va sauver la planète, je ne peux pas nettoyer les océans tout seul. Il faut que les gens prennent conscience de la situation et se responsabilisent, car tous ensemble nous pourrons y arriver”, insiste Romain Troublé qui espère faire découvrir cet ambitieux projet et ses missions en permettant au public de monter à bord, avant qu’il ne largue à nouveau les amarres et qu’il mette le cap sur le Canal du Panama.