La première fois que j’ai rencontré Christian, c’était il y a 4 ans alors que j’étais en vacances à Biarritz. Malgré des résultats en dents-de-scie, il était entouré d’une foule de gens qui n’avait pas vraiment l’air de le connaître. Leurs intérêts semblaient plutôt dirigés vers l’appareil photo des paparazzis cherchant à capturer, ne serait ce que l’espace d’un instant, les faits et gestes de l’un des sportifs les plus connus de France.
L’un de ses amis, un vrai celui-là, voulait que l’on se parle. « Je n’arrive plus à m’éclater lorsque je joue. Je veux tellement faire plaisir à ceux qui me supportent et aussi convaincre ceux qui ne m’apprécient guère que, dès que je rentre sur le terrain, mes jambes pèsent déjà une tonne ». Nous nous étions vite mis au travail et les résultats avaient été plus que positifs : Jouer pour lui d’abord, pour les autres ensuite. « J’ai retrouvé la joie de jouer, comme à mes débuts. J’ai compris que ceux qui sont proches de moi veulent d’abord me voir bien dans ma peau. La victoire, c’est la cerise sur le gâteau. Et les autres, ce qu’ils pensent de moi, en bien ou en mal, ce sont leurs histoires, pas les miennes ».
[ad#Article-Defaut]Lorsqu’il me contacte l’été dernier, je ne suis pas trop étonné. Ses dernières déclarations dans la presse sportive font écho de sa retraite imminente, mais aussi des difficultés psychologiques qu’elle entraîne. « Aujourd’hui la gloire…Et après ? » était le titre écrit en caractère gras dans l’Équipe. En guise de réponse, Christian n’avait trouvé comme immédiate solution que de partir s’installer à New York, loin du train-train quotidien et des sourires de pacotilles parisiens. « Je suis dans le flou le plus complet. Je ne sais pas à quoi mon avenir va ressembler. Je n’ai pas de soucis financiers, j’ai des amis précieux et une famille sur qui je peux compter, mais depuis l’age de 15 ans, j’ai toujours eu quelqu’un qui s’occupait de moi et de mon emploi du temps. Je me rends compte que je n’ai rien fait d’autre dans la vie que de jouer. Maintenant, il va falloir travailler ! ». Il pense à sa retraite sportive de la même façon qu’il jouait lorsque je l’avais rencontré pour la première fois : en fonction des autres et non pas en fonction de lui.
Mais je n’ai pas envie de lui donner ce bout de solution tout de suite. Je préfère qu’il le découvre par lui-même pour que cela ait plus d’impact. Et ajouter quelques étirements cérébraux aux étirements musculaires qui lui sont déjà si familiers ne peuvent pas lui faire de mal. Pourquoi New York ? « C’est une ville que j’ai toujours aimée et où je me suis toujours senti libre. Je compte sur son énergie pour m’emmener là où je veux aller. J’ai appris à jouer en France et je me dis que c’est ici le meilleur endroit pour apprendre à déjouer ». Pourquoi déjouer alors que jouer est non seulement ce que tu sais très bien faire, mais aussi ce que tu aimes faire ? « Cherches-tu as me faire comprendre que je me prends beaucoup trop au sérieux quand je pense a ma prochaine carrière ? ». Oui, tout à fait. Tu cherches une solution à tes soucis en utilisant des outils que tu n’as pas, au lieu de te servir de ceux que tu possèdes déjà. Christian doit se donner la permission de réfléchir sur sa vie avec l’esprit joueur, comme il le faisait avec une balle. Il était connu pour ses contre-pieds et j’attends qu’il m’en fasse un.
« Donc si je poursuis ton raisonnement Nicolas, la question que je dois me poser est « qu’est ce qui m’amuserait de faire ? », au lieu de « qu’est ce que je devrais faire ? ». Je vois ou tu veux en venir car tout d’un coup, je sens beaucoup moins de pression sur mes épaules et je n’ai plus cette impression désagréable de parler une langue étrangère ». Christian voulait faire comme les autres tellement il avait peur de l’inconnu et du changement. Mais a trop vouloir jouer à contre-emploi, on en perd son identité et l’on se retrouve « scotché » sur le bord de la route, incapable d’avancer.
« Ce qui m’amuserait vraiment de faire serait de fonder une école privée dans une ville de la banlieue parisienne où j’ai passé toute ma jeunesse. Il y a beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons qui ont les moyens intellectuels pour avoir une carrière brillante, autre que sportive. Hélas, ils n’ont pas l’environnement adéquat pour exprimer leurs potentiels. Mon école serait gratuite, de la 4eme a la terminale, et offrirait aux élèves les plus doués de la région la meilleure éducation possible avec des professeurs dévoués et talentueux. Si je ferme les yeux et imagine ces gamins décrocher le BAC avec mention très bien, je me sens alors transporter dans un autre monde, plein de bonheur et de folie, un peu ce même sentiment d’abandon total que je ressentais lorsque je gagnais, sur le fil, un match important ».
Christian se posait beaucoup de questions, mais n’avait aucune idée que la réponse pouvait être aussi proche de lui. À vouloir trop s’éloigner de qui l’on est vraiment, on oublie ce qui fait notre force. C’est un homme complètement différent qui quitte mon bureau ce matin. Il est venu me dire un dernier au revoir avant de repartir pour la France travailler sur son nouveau projet de vie. « Je suis un joueur qui doit continuer à jouer, et ce n’est pas parce que je passe d’un terrain à un autre que je n’en suis plus un. Après tout, on ne change pas une équipe qui gagne ».
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