Qui ne s’est jamais laissé tenté par une « gavotte », cette fameuse petite crêpe-dentelle fine et croustillante ? D’origine bretonne, on doit sa naissance à Marie-Catherine Cornic qui, oubliant malencontreusement une crêpe sur sa galetière, décida de l’enrouler délicatement à la main et d’en faire un biscuit. C’était en 1886. Depuis, la petite crêpe dorée a fait du chemin. Jusqu’aux Etats-Unis.
C’est à Quimper dans le Finistère, plus précisément dans le quartier de Loc Maria, qu’est créée la biscuiterie familiale Gavottes en 1920. A l’époque, les pâtissières de l’usine enroulent encore les crêpes à la main. La biscuiterie s’industrialise en 1950 : la production passe de 100 à 1.500 gavottes fabriquées chaque heure. Le développement à l’international de la biscuiterie ne lui permet plus de tenir dans les murs de sa maison-mère. Elle déménage alors à Dinan. Le groupe Loc Maria est fondé en 1990 par la famille Tacquart qui rachète Gavottes, et plus tard d’autres biscuiteries françaises.
Déjà présent dans 50 pays du monde, Loc Maria entend aujourd’hui s’implanter au pays de l’Oncle Sam : « En mars 2016, on a pris la décision d’ouvrir une filiale aux Etats-Unis, raconte Hervé Le Melinier, directeur Marketing du groupe Loc Maria France. On a installé un bureau à Philadelphie car notre plus gros client est basé là-bas. » Par « plus gros client », comprenez Costco, sorte de Metro à l’Américaine, grossiste et troisième distributeur mondial. « Mon objectif est de référencer la gamme Gavottes dans des grandes et moyennes surfaces ici, précise-t-il. Pour commencer, je ne vise que les enseignes haut de gamme, susceptibles d’avoir la clientèle pour acheter nos produits. » Pour ce faire, il cible notamment Whole Foods et Fairway.
Pour l’heure, la marque bretonne propose huit références aux Etats-Unis, six produits sucrés et deux salés avec une nouveauté 2016: un partenariat avec la marque Boursin. « On a là un produit qui n’est pas très connu des Américains pour le moment , une crêpe fourrée avec du fromage, souligne-t-il. Avoir la marque Boursin sur nos packagings peut attirer les consommateurs qui connaissent la marque et les faire ainsi venir sur notre produit. »
Le groupe entend multiplier son chiffre d’affaires par deux en se développant à l’étranger. Après avoir adapté les produits à la réglementation américaine, et conçu un design pour leur packaging (en cours de finalisation), les stocks devraient être sur place à partir de septembre: « Tout reste encore à construire ».