Ouvrir une école à Oakland quand on travaille à New York n’est pas chose aisée. Qu’importe, Baptiste Genestin, directeur de la future Francophone Charter School of Oakland, une école à charte bilingue qui ouvrira officiellement ses portes le 24 août dans le quartier de Toler Heights, multiplie les red eyes entre les deux côtes et les rendez-vous marathon. Heureusement pour sa santé, il n’est pas seul. “On a beaucoup de volontaires. Tout le monde veut aider à lancer cette école” , dit-il.
Les préparatifs vont bon train en vue du Jour J. Le premier gala de l’école a eu lieu à la mi-mai et une réunion d’information se tiendra ce samedi 23 mai (infos en encadré). Le recrutement des cinq professeurs (quatre francophones et un anglophone), qui officieront dans le futur établissement, se poursuit. Et les clefs du bâtiment, occupé jusqu’à présent par la Barack Obama Academy (9736 Lawlor Street), seront disponibles à partir du 1er juillet.
“C’est la première fois que j’arrive dans un environnement où tout le monde travaille dans le même sens pour ouvrir l’école” , constate Baptiste Genestin, qui a enseigné au LILA de Los Angeles et travaille actuellement à l’EINY, un établissement bilingue de Manhattan.
Cela fait deux ans et demi que le projet est dans les cartons. Initiée par des parents inspirés par l’école à charte franco-américaine de Santa Rosa, l’école proposera à la rentrée des classes de TK jusqu’au 3rd Grade. Elle prévoit de s’étendre jusqu’au 8th Grade avec deux classes par niveau. Il y aura 26 élèves par classe. Quatre-vingt-dix élèves étaient inscrits en avril, précise le proviseur.
Côté programme, l’enseignement suivra le “common core” californien. Le français sera parlé la majeure partie du temps jusqu’au collège, où il sera ramené à égalité avec l’anglais pour permettre aux élèves qui veulent rejoindre le système anglophone de le faire. Les classes “seront ouvertes vers l’extérieur” , avec des “ateliers de langues” animés par des parents. Pour Oakland, c’est une petite révolution: aucun établissement ne propose gratuitement un enseignement bilingue aussi étendu. “J’ai reçu beaucoup d’e-mails de remerciement” glisse Baptiste Genestin, dont c’est le premier poste de direction d’établissement à l’étranger. “Notre population est francophone, pas française. Nous accueillons beaucoup de familles africaines qui sont soucieuses de l’aspect culturel. C’est pour cela que nous nous appelons “Francophone school” et pas “French” ” , dit-il.
Pour se lancer, l’école a bénéficié d’une “start up grant” utilisée pour acheter l’équipement et former les enseignants notamment. Elle touchera un financement du district scolaire dont le montant dépendra de la présence des élèves et organisera un gala annuel pour financer ses activités. En tant qu’école à charte, elle est tenue de se fixer des objectifs d’apprentissage, contrôlés par le district scolaire.
L’école ne compte pas demander l’homologation de l’Education nationale, mais voudrait décrocher le label FrancEducation, comme son homologue à New York, la French American Charter School d’Harlem, avec laquelle elle est en contact. Ce label permet de reconnaitre des écoles publiques ou privées qui font la promotion du français à l’étranger.
“C’est très challenging, résume Baptiste Genestin à propos de l’ouverture. Mais tout le monde veut que le projet réussisse. La communauté est le principal atout de l’école” .
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Félicitations pour cette merveilleuse création d’école!
bravo pour votre projet ! Si vous recherchez des professeurs de français je suis partante