Revue de presse. Cette semaine les journaux américains reviennent sur les résultats des élections municipales en France, mettant en avant la percée historique de la droite mais aussi sur le renouveau de la cuisine française…qui n’est pas forcément là où on l’attend.
Le New York Times revient sur les résultats des élections municipales en France. En début de semaine dernière le journal titrait « The Verdict, for now, from France » et s’interrogeait sur les raisons pour lesquelles le FN avait réussi à mobiliser du support bien au delà de sa base électorale. L’article parlait de « désenchantement concernant la politique du gouvernement socialiste de Hollande, le président le moins populaire de la Vème République » et déplorait la faible participation « plus d’un tiers des Français ne se sont pas embêtés à aller voter ». Après ce second tour le journal rapporte l’information essentielle « les votants français ont rejeté les candidats de gauche dans au moins 155 villes ».
Pour le NYT ces résultats sont à mettre en lien avec l’enlisement économique dans lequel se trouve la France « les problèmes économiques ont jeté une ombre sur ces élections alors que les efforts de monsieur Hollande pour renverser la tendance ont montré peu de résultats », et plus particulièrement le chômage qui est « au dessus de la moyenne dans plusieurs des villes où l’extrême droite a percé ». Le journal rappelle cependant que les gains du FN sont « moins dramatiques que ce qui avait été annoncé lors du premier tour ».
Le Washington Post revient lui sur la course pour la mairie de Paris entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet. Avant que les résultats ne soient annoncés le journal titrait « Paris, prêt à faire l’histoire en élisant pour la première fois une femme au poste de maire ». Tout en concédant que les deux candidates ont « fait des gaffes pendant leur campagne », NKM en voulant se faire passer pour « une femme du peuple » et Anne Hidalgo avec des affiches de campagne ressemblant plus à « une publicité pour de la crème anti-rides », l’auteur de l’article s’enthousiasme. « Peu importe la candidate qui aura le plus de voix, les femmes à Paris ont déjà gagné ».
Pour la chaîne américaine CNBC, la visite du chef de la République Démocratique de Chine, Xi Jinping est une raison suffisante pour revenir sur le vin servi lors du dîner à l’Elysée pour « booster les exports français en Chine » comme le souligne le journaliste. En effet, s’il y a bien un point sur lequel les deux pays s’entendent c’est le vin rouge. Alors que la France cherche à convaincre la Chine d’investir chez elle, elle pousse pour que le pays, le plus gros consommateur de vins rouges devant la France et l’Italie, se fournisse d’avantage en France « plus de 80% des vins consommés en Chine sont produits dans le pays, mais les vins importés gagnent des parts de marché ». Il serait donc dommage que les producteurs français n’aient pas droit eux aussi à leur part du gâteau.
Rares sont les semaines où la presse américaine n’aborde pas le thème de la gastronomie française. Le New York Times ne fait pas dans la dentelle puisqu’il s’interroge sur le devenir de la cuisine française et titre solennellement « Can anyone save french food? ». Le journal dresse un constat quelque peu alarmiste et qui ne date pas d’hier puisque le déclin aurait commencé à toucher la capitale dès la fin des années 1990: « Paris était devenue une ville ennuyeuse et prévisible sur la scène culinaire ». Mais rassurez-vous: « la ville affiche des signes d’une nouvelle vigueur venant d’une source inattendue : de jeunes chefs étrangers (…) qui font renaître un esprit artisanal qui avait disparu de la culture gastronomique française. Leurs menus sont basés entièrement sur ce qui est disponible sur le marché, au jour le jour, et ces chefs cultivent une vraie relation avec leur fournisseurs ».
Le journal new-yorkais se félicite de voir que le peuple français accepte « qu’un natif de l’Illinois puisse rendre chaque bouchée de la cuisine française aussi authentique, sophistiquée et délicieuse qu’un chef venant de Lyon ». Et il conclut « la cuisine française n’appartient désormais plus qu’aux Français! ». Qu’on se le dise.