La semaine dernière, Le New York Times s’est intéressé à ces Français se sentant « offensés » par leur pays mais « respectés » par les Etats-Unis. Le quotidien a en effet consacré un article à un programme de l’ambassade des Etats-Unis pour aider les banlieues françaises en difficultés. L’une d’entres elles, Bondy, s’est par exemple vue devenir en quelques années le centre de l’attention de l’ambassade des Etats-Unis à Paris alors qu’elle se sentait abandonnée et stigmatisée par les autorités françaises. Avec un budget d’environ 3 millions de dollars, l’ambassade américaine de Paris a soutenu de nombreux projets, aussi bien de « rénovation urbaine », que culturels. Une des premières à considérer l’« élite économique et politique émergente » de ces quartiers à sa juste valeur, l’ambassade américaine a bien sur gagné le respect de la part des populations locales. Mais l’envers du décor, c’est que ce programme, apparemment désintéressé, s’avère en fait faire partie d’une initiative plus large, celle d’améliorer l’image des Etats-Unis dans les communautés musulmanes du monde entier après les évènements du 11 Septembre 2001. La France, avec ses 5 à 6 millions de musulmans, soit “la plus importante population musulmane d’Europe” est rapidement devenue la zone à privilégier. Obama, très populaire dans les banlieues françaises car interprété comme un symbole d’espoir, s’est finalement révélé être un « puissant instrument diplomatique » et a entrainé une sensibilisation plus visible. A en croire les réactions à un article du Bondy Blog, écrit par deux journalistes de retour d’un voyage aux Etats-Unis, et qui ne tarissent pas d’éloge sur le Nouveau Continent, le sujet ne laisse pas indifférent en France non plus.
Les médias américains se sont aussi concentrés sur l’évènement culturel français de l’automne, l’exposition parisienne « Claude Monet 1840-1926 ». La rétrospective a ouvert ses portes mercredi dernier au Grand Palais, où elle sera présentée jusqu’au 24 janvier 2011. Elle accueille plus de 200 oeuvres de l’artiste culte, qui, comme le souligne le New York Times, proviennent de 70 musées différents dont 27 aux Etats-Unis. Il s’agit de la plus importante jamais présentée depuis 30 ans, précise le Chicago Sun Times. L’exposition part de la volonté de faire redécouvrir l’artiste au public français, qui s’avère le connaitre moins bien que le public international et notamment américain. Le Wall Street Journal, qui regrette la présence de la foule, trop dense pour apprécier à leurs justes valeurs les oeuvres proposées, parle tout de même d’une “réussite”, à ne manquer sous aucun prétexte. Le New York Times se penche surtout sur les rivalités internes liées à l’exposition, notamment révélées par l’absence de l’oeuvre “Impression : soleil levant” qui a pourtant donné son nom au mouvement impressionniste. Comme le souligne le quotidien, le Musée Marmottan Monet a en effet tenu à conserver le tableau pour l’intégrer à sa propre exposition sur Monet, ouverte au public à partir du 6 Octobre. Comprenant des dessins, carnets et croquis elle ne se considère cependant pas comme une « rivale » mais comme un “complément” à l’exhaustive exposition du Grand Palais.
Enfin, ce weekend, le cinéma français a investi les pages du New York Times Magazine, qui a consacré un long article à Olivier Assayas. La revue dresse un portrait du réalisateur français, et analyse sa filmographie en profondeur. Olivier Assayas est d’ailleurs mis à l’honneur en ce moment au New York Film Festival. Son dernier film, Carlos, qui retrace la vie du célèbre terroriste Ilich Ramírez Sánchez toujours incarcéré en France à l’heure actuelle, y sera projeté samedi, et le réalisateur donnera une conférence le lendemain. Le film, d’une durée de cinq heures et demi, sera aussi diffusé à partir du 11 Octobre sur la chaine Sundance.
CORRECTION: contrairement à ce qui était indiqué par erreur dans une première version de cet article, le post du Bondy Blog intitulé “New York chéri, France moisie” n’a pas été écrit par “deux banlieusards ayant bénéficié du programmen de l’ambassade des Etats-Unis” mais par deux reporters pour le blog et pour France Inter, Mehdi Meklat et Badroudine Said Abdallah, qui ont effectué ce voyage à leurs frais. Qu’ils veuillent bien accepter nos excuses pour cette confusion. Nous faisons bien volontiers cette correction à leur demande. Nous y ajouterons pour être complet que les deux auteurs ont néanmoins bien bénéficié de l’aide de l’ambassade des Etats-Unis pour un précédent voyage, au printemps dernier, comme ils le racontent dans ce post.