Les costumes brillaient de mille feu sur le red carpet du Barclays Center, mercredi soir, la salle qui accueillait la Draft NBA à Brooklyn. Un défilé de mode avec trois Français pas vraiment habitués à cette exercice : Zaccharie Risacher, Alexandre Sarr et Tidjane Salaün. Les jeunes basketteurs tricolores étaient beaucoup plus à l’aise trois heures plus tard, vers 8pm, lorsque le grand patron de la Ligue Adam Silver a appelé leurs noms sur la scène. Ils se sont levés presque tour à tour, sélectionnés respectivement en premier choix par l’équipe d’Atlanta, en deuxième par Washington, et en sixième par Charlotte.
« C’est la France, frère », a réagi avec fierté Victor Wembanyama sur Twitter dans la soirée, lui-même recruté en première position l’année dernière par les San Antonio Spurs. C’est la première fois que trois joueurs d’un même pays (hors États-Unis) sont sélectionnés dans le top 10 de la Draft. Une prouesse qui en dit long sur les progrès du basket français, dont la formation nationale (INSEP) et le championnat professionnel (BetClic Élite) préparent de mieux en mieux aux joutes de la NBA, le tout meilleur niveau mondial.
« Pour moi, ce n’est pas une surprise. C’est quelque chose qui devait se produire », nous expliquait Tidjane Salaün après coup, 18 ans, ex-joueur de Cholet envoyé à Charlotte. « La France est un pays qui aime le sport et le basket y progresse. La NBA est également diffusée partout. Donc on apprend beaucoup de choses sur la Ligue. Moi, ça m’a permis d’y avoir des repères ». « Cela montre tout simplement la quantité de talent que nous avons dans l’Hexagone » poursuivait Alexandre Sarr, 19 ans, qui s’est engagé avec Washington après une saison professionnelle avec Perth dans le championnat australien. « Je pense que notre équipe nationale va vraiment être forte à l’avenir ».
La plus belle histoire de la soirée était sans doute celle de Zaccharie Risacher, sélectionné tout en faut de la Draft par les Atlanta Hawks. Ce jeune ailier de 19 ans a été élu meilleur jeune du championnat français et de l’Eurocoupe la saison passée avec la JL Bourg. Il a la particularité d’être le fils de Stéphane Risacher, 51 ans, ancien international français qui avait notamment remporté l’argent olympique avec les Bleus à Sydney en 2000. « Le basket est dans son disque dur, c’est son univers depuis toujours. Il a appris à marcher avec un ballon », confiait le papa après la cérémonie. « Entendre son nom, réagir à la bonne nouvelle avec ses proches, sa famille est quelque chose que je n’oublierai jamais », a ajouté le principal intéressé, avant de poser officiellement avec son nouveau maillot rouge.
La soirée était définitivement belle puisque un quatrième joueur français, Pacôme Dadiet (18 ans), a rejoint la NBA après avoir été sélectionné par les New York Knicks en 25e position. Être recruté dans la ligue américaine n’est pas forcément un gage de réussite automatique, bien au contraire. La saison passée, quatre Français ont vu leurs contrats résiliés par leur équipe (Killian Hayes, Frank Ntilikina, Malcolm Cazalon et Théo Maledon). Être drafté parmi les 30 premiers joueurs assure en tout cas de signer un contrat garanti pour au moins deux ans en NBA. Zaccharie Risacher touchera ainsi la bagatelle de 25,8 millions de dollars entre 2024 et 2026.