New York se remet au pickleball. Ce sport, à mi-chemin entre tennis et badminton, a déjà séduit de nombreux adeptes et investi de nombreux lieux de la Grosse Pomme. Cette année, il passe à la vitesse supérieure en s’implantant à… Central Park.
Jusqu’au mois d’octobre, 14 courts situés en plein cœur du poumon vert de la ville, avec vue sur les buildings tout autour, sont en effet accessibles par réservation sur le site CityPickle. Ils offrent l’équivalent de 196 heures de temps de jeu chaque jour. Un beau business pour les organisateurs : les tarifs s’échelonnent de 80$/h (en dehors des heures de pointe) à 120$/h (heures de pointe). CityPickle proposera également des locations de raquettes (6 $ chacune), mais les joueurs sont invités à apporter les leurs.
L’avantage de réserver l’un de ces courts est d’être certain de pouvoir disposer d’une surface professionnelle, sans aucun défaut, présentant toutes les caractéristiques d’un terrain professionnel. Car oui, le pickleball est un sport pro et la MLP (Major League Pickleball), qui réunit 24 équipes, prévoit d’y organiser des rencontres durant l’été.
« Les recherches montrent qu’au moins 5 millions de personnes jouent actuellement de façon régulière au pickleball, relève Anne Worcester, strategic advisor à la Major League Pickleball. Mais si on regarde les requêtes dans les barres de recherches sur internet, on peut estimer plutôt ce chiffre à 8 millions. Si on table sur une augmentation de 30% de joueurs chaque année, il y aura 40 millions de joueurs d’ici 2030. Ce qui serait le double de n’importe quel autre sport aujourd’hui en Amérique. »
À New York, la pratique s’est d’abord développée de manière un peu anarchique, sur les terrains de basket, les parkings un peu à l’écart ou les zones de jeu. Sous l’impulsion de plusieurs acteurs, les aires spécialement pensées pour le pickleball se multiplient. Life Time, le plus grand propriétaire et exploitant de terrains de pickleball du pays à travers son réseau de country clubs sportifs de luxe, a notamment ouvert récemment ses premiers terrains de pickleball intérieurs permanents de Manhattan, situés à Life Time Sky (Midtown West, 605W 42nd St).
Le groupe entend surfer sur la popularité grandissante de ce sport qui réunit les générations. « C’est le sport le plus facile à apprendre, explique Anne Worcester. Le court est plus petit que pour le tennis, cela demande donc beaucoup plus de finesse et de toucher, et moins de puissance. C’est l’une des raisons pour lesquelles le pickleball attire des joueurs de tous âges et de tous niveaux : il est pratiquement impossible de jouer sur la puissance pour passer votre adversaire comme dans les autres sports de raquette. Tout est toucher, finesse et jeu stratégique. »
Une popularité qui a poussé des personnalités à investir financièrement dans ce sport, comme Lebron James et d’autres basketteurs. « Nos célébrités propriétaires ne sont pas que des noms, ils font partie de groupes stratégiques qui vont amener une certaine expertise dans notre sport », espère Anne Worcester, qui va accompagner le développement de la MLP via certaines nouveautés, notamment un système de promotion – relégation unique dans les sports professionnels américains.