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Il y avait bien eu quelques tentatives des services culturels de l’ambassade ou de l’Alliance française, mais la sauce n’avait jamais pris: alors que 300 villes dans le monde célèbrent désormais la Fête de la musique chaque 21 juin, New York (et le reste des Etats-Unis) boudait.
Aaron Friedman a décidé que ça changerait. Après avoir étudié la musique à Columbia, ce jeune homme a passé un an à Bordeaux. C’est là qu’il a découvert la Fête de la musique, “le spectacle le plus incroyable que j’ai jamais vu”. Depuis, de multiples expériences politiques et militantes (de la lutte contre les alarmes de voiture dans New York à la campagne de John Kerry en 2004) lui ont donné l’expérience nécessaire pour se lancer dans l’aventure et tenter de donner aux New Yorkais “cette occasion de se parler, se regarder, interagir… Dans cette ville, les gens marchent dans la rue et ne communiquent pas”.
Avec le soutien d’une très ancienne et respectée association, Citizens Committee for New York, Aaron Friedman a lancé “Make Music New York” qui verra sa première édition le 21 juin prochain. Le nom est dérivé du jeu de mots employé en France au moment du lancement de la Fête (“Faites de la musique”).
“Make Music New York” reprend l’esprit et les principes de la Fête de la musique: de la musique pratiquée par qui veut et écoutée par qui veut, dehors, gratuitement. Friedman prévoit 1200 concerts gratuits à travers la ville, dans les 5 boroughs.
Il y aura aussi, comme pour l’originale, quelques grandes scènes: à Dumbo (Hip hop under the bridge), South street seaport, Lincoln Center, Greenwich village, entre autres.
Mais il a tout de même fallu faire des compromis sur la spontanéité de l’évènement, face à des autorités de la ville pas toujours enthousiastes. “Ils avaient parfois du mal à comprendre de quoi il s’agissait” dit Hervé Bordier, coordinateur de la fête de la musique au ministère de la Culture français et qui a épaulé Aaron Friedman dans ces démarches.
Au départ, les autorités avaient exigé des autorisations préalables pour tous les concerts prévus, de l’orchestre symphonique au flûtiste solo. Finalement, explique Aaron Friedman, “la responsable du bureau des autorisations vient de prendre sa retraite et les règles ont changé”. Conformément à l’esprit de la Fête de la musique, les petites formations acoustiques (donc sans amplis ni installation d’aucune sorte) pourront s’installer à un coin de rue et célèbrer l’été à leur manière. Les concerts plus importants, notamment ceux nécessitant la fermeture de rues à la circulation devaient eux obtenir une autorisation avant le 1er mai. En tout, 87 “community groups” (associations de blocs, jardins communautaires, églises, etc) ont obtenu ces autorisations à travers toute la ville.
Mais il y aura aussi une absence de taille, celle de Central Park: le 21 juin est aussi le jour d’une grande course d’entreprises, le Chase Corporate challenge. Pas de place donc pour les musiciens au milieu des banquiers en shorts.
Le site de Make Music NY