« Au bout d’un moment, j’avais fait le tour des interviews de stars. J’ai travaillé dix ans dans le milieu du cinéma, et quand mon fils est né, je me suis rendue compte que je préférais passer une après-midi en tête-à-tête avec lui plutôt qu’avec Leonardo Di Caprio. »
Attablée à la terrasse d’un restaurant italien de West Village, à deux pas de chez elle, Pauline Lévêque raconte comment, de journaliste cinéma et people à Paris-Match, elle s’est lancée dans la littérature jeunesse – une activité plus compatible, estime-t-elle, avec son rôle de maman.
La jeune femme, qui a emménagé à New York en 2009 avec son mari, l’auteur de best-sellers Marc Lévy (Et si c’était vrai ?), vient d’écrire et d’illustrer deux ouvrages : Beep Beep, a journey in France, et Beep Beep in the country side. Le premier en anglais, le second dans une version bilingue.
« Mon père, Yves Lévêque, est peintre. Ayant grandi dans cet univers, j’ai toujours fait un peu de fusain, d’encre de Chine, d’aquarelle. Un jour, j’ai eu envie de dessiner pour mon fils. » De là est née Beep-Beep, une petite Fiat 500 rouge écarlate qui sillonne les chemins de France. « Georges a eu une période où il était obsédé par les voitures », confesse-t-elle.
Les dessins de Pauline Lévêque, réalisés à l’aquarelle, ont un côté à la fois fois vintage et artisanal, et sont empreints de la nostalgie de ses livres de jeunesse – on pense à Beatrix Potter, Babar, Oui-Oui. « J’aime la peinture un peu désuète, les styles assez figuratifs, Turner, Van Gogh. Je ne suis pas fan du tout d’art contemporain. Je partage ça avec mon mari, d’ailleurs. »
Pauline Lévêque espérait, au début, faire publier ses livres en France. « Je suis allée voir des maisons d’édition à Paris, mais cela n’a pas marché. Tout le monde disait : c’est dépassé. » Pas démontée du tout, elle a décidé de les publier elle-même. « Mon mari m’a beaucoup encouragée.»
Sept mois plus tard, les résultats sont au-delà de ses espérances. Pauline Lévêque a joué la VRP dans les librairies du sud de Manhattan, et placé Beep-Beep chez Little Marc Jacobs, Mc Nally, Doodle Doo, Three Lives & Company (on les trouve aussi sur Amazon). « Ca marche bien, j’ai eu de nouvelles commandes. J’ai fait des lectures dans des classes, au LFNY, à Taste of France, au FIAF. A chaque fois, j’ai eu d’excellents retours. La petite voiture rouge, ça plait énormément. »
Au total, elle estime qu’environ 500 exemplaires ont été vendus. « Maintenant, mon fils me met une pression dingue pour que j’écrive les deux tomes suivants », sourit-elle. Il y a pire qu’un éditeur : un enfant de 4 ans !