Face à la pandémie de coronavirus et à l’isolement de la population, quelques bars de Houston ont décidé de partager les recettes de leurs meilleurs cocktails à l’heure du traditionnel « happy hour ». Chaque soir, un des célèbres barmans de la ville se met en ligne pour partager un moment de convivialité, muni de son shaker et de sa cuillère à cocktail.
« Quand tout a commencé, nous avons cherché un moyen de regrouper notre communauté. L’idée de réunir les amis, les collègues ou des membres d’une même famille autour d’un verre pour oublier la distance sociale était une évidence. Nous avons donc créé cette initiative de boire un cocktail tout en réalisant sa fabrication ensemble et en ligne», explique Andrew Miles du fameux bar Lei Low Bar. Lui même a conçu le « 911 » à base de vodka et de pamplemousse avec un zeste de liqueur d’abricot.
A Fort Worth, le bar Grace a concocté un nouveau breuvage appelé « Flesh and Blood » (de chair et de sang), composé d’Apérol, de Proséco et d’orange amère, en l’honneur de la nouvelle exposition au Kimball Art Museum sur les chefs-d’œuvre italiens provenant du musée Capodimonte de Naples. Tim Love, propriétaire de Atico, bar à tapas dont le salon luxuriant offre une vue imprenable sur Fort Worth a lancé « le Madrid » à base de Sherry, de Brandy et d’orange amère. « C’est un remède contre l’isolement social. Certains trouvent de nouveaux amis avec lesquels ils débattent de la situation actuelle, d’autres se contentent de se distraire. Mais pour nous, cette démarche soutien l’entreprise locale. Nous postons en ligne ou nous envoyons à nos clients des mails chaque semaine où nous renouvelons nos cocktails », renchérit ce dernier.
Depuis, le phénomène a pris de l’ampleur notamment avec un nouvel apéritif baptisé la « quarantaine » qui fait concurrence au « Emergen-C », autre nectar dont la composition Gin, vermouth blanc, citron vert est discutée entre internautes. Jeremiah Butler de chez B&B Butchers, propose « le Negroni », apéritif préparer avec du gin, du vermouth, du Campari et un zeste d’orange. « Chaque ingrédient peut être remplacé, la substitution du gin par du bourbon vous donnera un « classique boulevardier ». De même, du whisky à la place du gin et du vermouth sec au lieu de doux accompagné de Campari vous donnera « un vieux copain », ajoute ce dernier. Pour ceux qui manquent de spiritueux dans leur armoire, ils peuvent suivre les conseils de Westin Galleymore, directeur des spiritueux chez Underbelly Hospitality pour fabriquer leur propre cocktail. Sa recette plébiscitée par les internautes est un mélange de vin rouge, de sucre, d’épices (cannelle, clous de girofle), d’anis et de cardamone. Cette mixture cuite est agrémentée d’un caramel et se déguste tiède.
D’autres barmans offrent des services de rue. C’est le cas récemment de Rosie Cannonball qui proposait des kits de cocktails pour 25 dollars: Mojito, Pina Colada ou Martini, au choix. «Le paquet contient les explications, une photo et les ingrédients sauf votre alcool de base. Le sachet Martini, comprend une bouteille de 375ml de vermouth extra dry, des écorces de citron, un sac de glaçons sous vide et des olives. Cette vente de forfaits boissons ajouté au lots de Margarita et d’autres recettes maison permettent de soutenir notre établissement », explique Alex Negranza directeur du bar. Cette opération menée avec succès doit être répétée très prochainement avec l’arrivée d’un quatrième kit cocktail.